•  

    Rappelons que depuis le premier traité de Paris de mai 1814, les grandes puissances maintenaient une force armée de 75.000 hommes chacune, en attendant les décisions des négociations du Congrès de Vienne.

    Les britanniques soutenait la formation d'un état tampon au nord de la France qui garantirait en particulier l'indépendance du port d'Anvers vis à vis de la France ou de la Prusse; ainsi avait été créé le royaume des Pays-Bas sous la maison d'Orange-Nassau et du roi Guillaume 1er.

    A partir de mai 1814, les 8000 britanniques du général Thomas Graham restèrent en Belgique à l'ouest de la Meuse, rejoints par des troupes Hanovriennes du général von Alten, payées par Londres, afin de maintenir l'emprise sur le port stratégique d'Anvers.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

    Lieutenant Général Charles von ALTEN


    A partir du 1er août 1814, Guillaume 1er d'Orange-Nassau est officiellement gouverneur général de la Belgique, puis au retour de Napoléon, il se proclame roi des Pays-Bas (du sud et du nord) et donne à son fils de 21 ans le titre de Prince d'Orange. Ce dernier  succéda au général Graham comme commandant en chef des troupes britanniques et hanovriennes aux Pays-Bas (secondé par le général Clinton).

    Après le retour de Napoléon au début de l'année 1815, le 25 mars la Grande-Bretagne, la Russie, l'Autriche et la Prusse reforment par traité une 7ème Coalition, qui a pour objectif de détrôner Bonaparte par des moyens militaires.

    Le 19 avril, l'invasion de la France est décidée pour le 1er juin, plusieurs armées de 150.000 hommes devant converger sur Paris:
    • de l'est par Bâle l'armée autrichienne de Schwarzenberg et la russe de Barclay de Tolly par Sarrebrück;
    • du nord l'armée britannique de Wellington de Bruxelles par Mons
    • et l'armée prussienne de Blücher de Namur via Charleroi et Laon .
    L'invasion est ensuite repoussée au 1er juillet.

    En Juin 1815, les troupes du Hanovre sont constituées

    • d'une légion du Hanovre  regroupant 6 Brigades qui totalisent 23 bataillons et près de 15.000 fantassins sous le commandement de Charles Von ALTEN,
    • d'un corps de réserve commandé par Von Der DECKEN regroupant 4 Brigades et 12 bataillons, soit près de 10.000 fantassins.
    • d'une Brigade de Cavalerie de 12 escadrons et 1700 sabres, commandée par Von ESTORFF
    • La King's German Légion avec 2 Brigades d'infanterie (8 bataillons et 4000 fantassins) et 5 Brigades de cavalerie, 47 escadrons,

     

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     sources: Van Löben Sels: "Précis de la campagne de 1815 dans les Pays-Bas." (La Haye, 1849) l'auteur utilise les états officiels du 6 et 12 juin du ministère de la guerre des Pays-Bas.

     

    Dans le détail:

    La 1ere brigade d'infanterie commandée par le Major Général Graf von Kielmansegge est forte de 3300 hommes, regroupe le bataillon des Field-Jägers et les 5 principaux bataillons de ligne.

    L'unité est intégrée à la 3ème Division Anglo-Hanovrienne du général ALTEN du 1er Corps d'armée du Prince d'Orange.

    En juin 1815, les bataillons sont positionnés à Ath en Belgique.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

    Graf von Kielmansegge

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

    La 3ème Brigade commandée par le colonel Hugh Halkett est composée de 4 bataillons de Landwehr  ( 2500 hommes) positionnés pour la plupart autour de Tournai, et est intégrée à la 2ème Division Anglo-Hanovrienne CLINTON du 2ème Corps d'armée de Lord HILL.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

    Col. H. Halkett

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

    La 4eme Brigade du Colonel Charles Best est une unité de 4 bataillons Landwehr stationnés à Ypres et intégrée à la 6ème Division Anglo-Hanovrienne COLE du Corps de réserve de Wellington:

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

    La 5ème Brigade du Colonel Ernst von Vincke est également une unité de 4 bataillons Landwehr, positionnée à Mont-St-Jean et intégrée à la 5ème Division Anglo-Hanovrienne PICTON du Corps de Wellington.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

    La 6ème Brigade commandée par le major général James Lyon rassemblait 3000 hommes de 2 bataillons de ligne positionnés à Tournai et Newport et 3 bataillons Landwehr à Ostende et Bruges, et intégrait la 4ème Division COLVILLE du 2ème Corps d'Armée de Lord Hill.

     

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     Major Général James Lyon

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

    Un Corps de réserve de 9000 fantassins,  commandé par le Lt colonel Friedrich von der Decken regroupe 4 Brigades de Bataillons de Landwehr, intégrés au Corps d'Armée de Wellington.

     

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

    Lieutenant Colonel Friedrich von Der Decken

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

    Enfin la Brigade de Cavalerie du Colonel  Albrecht von Estorff  est intégrée à la Cavalerie anglaise Uxbridge, avec 3 unités de Hussards, 12 escadrons et 1700 sabres.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817 (2eme partie)

     

     

     

    Sources & notes:

    Van Löber Sels: "Précis de la campagne de 1815 dans les Pays-Bas." (La Haye, 1849)


    Wellington A.W. Duke of. : "Dispatches of Field Marshal The Duke of Wellington" (12 vol., Londres, 1837-1839)


    Wagner A. : "La campagne de l'Armée Prussienne en Belgique en 1815 - Recueil des plans de combats et de batailles livrées par l'armée prussienne - volume 4, campagne de 1815" (Berlin, 1825)


    Gurwood, J. lieutenant colonel (ed) : "The general orders of field marshal the Duke of Wellington from 1809 to 1814 and 1815" (Londres, 1832) *

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  • Comme la plupart des territoires de l’Europe à cette période, le destin du Hanovre entre 1800 et 1815 est fortement lié aux multiples campagnes militaires de Napoléon et aux différents affrontements qui l’opposèrent aux états coalisés à partir de 1812.

     

    Le contexte historique

    Depuis la prise de l’Électorat du Hanovre en 1803 par le Général Mortier, puis la reprise de quelques territoires au sud de Hanovre en 1805 par la Prusse, il n’y avait plus d’armée Hanovrienne proprement dit.


    A partir de 1807 (paix de Tilsit), Hanovre et les villes environnantes repassent sous domination française et constituent des départements du nouveau royaume de Westphalie du roi Jérôme Bonaparte (sauf au nord Lünebourg, Brême, Verden qui ne sont intégrées qu’au traité de Paris de janvier 1810).


    En janvier 1811, après l’annexion du royaume de Hollande, l’administration de Napoléon créé un certain nombre de départements « hanséatiques » français dont trois reprenant les villes de Hambourg et Lunebourg (département des Bouches de l’Elbe), Brême (département des Bouches du Weser), Osnabrück (Ems supérieur) etc.
    Hanovre et Celle restent au sein du département de l’Aller du royaume de Westphalie du roi Jérôme Bonaparte.

     

    1813: La reconstitution d'une armée hanovrienne à l'occasion de la 6ème coalition et de la campagne d’Allemagne.

    Le contexte géopolitique :

    Après le désastre de la campagne de Russie de 1812 et la destruction presque complète de la Grande Armée de Napoléon, on assiste d'une part à un retournement des alliances, la Prusse puis l’Autriche vont rejoindre la Russie alliée à la Suède et au Royaume-Uni. ;

    D’autre part à l’apparition d’un fort sentiment nationaliste en Allemagne qui conduit à des insurrections au nord et la perte de la Westphalie, et des départements de Hollande et de l’Elbe.

    Pour Napoléon, la Campagne d’Allemagne a pour objectif initial la prise de Berlin en Prusse.

    • Après la retraite de Russie de 1812, Napoléon parvient cependant à lever une nouvelle armée de 300.000 hommes, essentiellement de jeunes conscrits, mais avec peu de cavalerie par manque de chevaux, qui rejoignent ce qui reste de la « Grande Armée » sur le Rhin puis en Saxe au printemps 1813 (soit 400.000 hommes en Saxe)
    • en Février 1813, le Tsar Alexandre de Russie progresse vers l’ouest et prend la Pologne.
    • fin Février le roi de Prusse Frédéric-Guillaume renverse son alliance et s’allie à la Russie et mobilise plus de 300.000 hommes.
    • L’Autriche de Metternich reste au départ prudemment neutre mais se ralliera à la Prusse, la Russie et l’Angleterre en Aout après l’armistice de Pleiswitz.
    • Le Royaume Uni s’allie à la Suède (dont le prince héritier est l'ancien Maréchal français Bernadotte) déjà alliée de la Russie, pendant que Wellington bat sporadiquement les maréchaux français en Espagne.
    • Le 12 Mars une insurrection populaire a contraint les troupes françaises à quitter la place forte de Hambourg (département des Bouches de l’Elbe) aussitôt occupée par le Corps Russe du général Tettenborn.
    • Le 17 Mars 1813, la Prusse jusque-là alliée de la France contre la Russie, rejoint la coalition Russie-Angleterre-Suède qui dispose alors de quatre armées :


    - L'armée Russe en Pologne du général Von Bennigsen (Russes et Prussiens) qui fait le siège de Dantzig.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

    Maréchal Levin August von Bennigsen (né en Hanovre)


    - L'armée Prussienne de Silésie du général Von Blücher en Allemagne centrale (100.000 hommes)

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

       Maréchal  Gebhard Leberecht von Blücher


    - L'armée du nord du Roi de Suède, l’ancien Maréchal français Bernadotte (qui regroupe Suédois, Prussiens, Russes et Hanovriens).      

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

                                                                    Jean-Baptiste Jules Bernadotte en 1792       

                                                                                                                                                                                               - L'armée de Bohême au sud, du général autrichien Scharzenberg (200.000 hommes).

     

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

    Général Karl Philipp Schwarzenberg

     

    Premières défaites françaises et premières légions hanovriennes:

    • Le 21 Mars 1813, 50 cosaques entrent à Lünebourg et provoquent une insurrection, puis la ville est prise le 2 avril par 4000 russo-prussiens du Général Von Dörnberg.

    Rapidement, les premiers recrutements ont lieu dans ces territoires de l'ancienne principauté liée à la couronne d'Angleterre repris à la France.

    Le gouvernement en exil en Grande Bretagne commence à organiser une armée pour défendre son territoire et aider à la défaite de Napoléon. Au début les effectifs des levées sont assez faibles car il n'y a pas de contraintes.

    Les premières unités se sont organisées en bataillons d'infanterie légère et de ligne de 4 compagnies de 120 hommes ainsi que des régiments de cavalerie de 3 escadrons de 150 hussards chacun,  en premier lieu dans les villes du nord, Lünebourg, Lauenbourg, Brême et Verden.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

    Dès le mois d'Avril 1813, les Jäegers (chasseurs) de la légion de Lünebourg forment le Leichtes-Bataillon Lüneburg /Bataillon léger de Lüneburg (commandé par von Klencke).

    Les Jäegers de Brême forment le Bataillon léger de Brême-Verden (de Vaux),

    A Lauenburg, la légion forme le Feld-Bataillon Lauenburg /Bataillon d'infanterie de ligne de Lauenburg (von Benoit)

    Une petite unité de chasseurs de 2 puis 4 compagnies: Feldjägerkorps (von Kielmansegg)

    Ainsi que deux régiments de cavalerie:

    les Hussards de Bremen-Verden.

    les Hussards de Lüneburg.

    En Mai/Juin 1813, deux bataillons les rejoignent:

    A Brême, la légion forme un Bataillon de ligne qui devient le Feld-Bataillon Bennigsen

    Le Feld-Bataillon von Röhl (renommé ensuite  Bataillon von Langrehr)

    En Juin et en Aout, ces troupes sont renforcées par un Bataillon d'Anhalt-Dessau, et une batterie d'artillerie à pied .

    Le corps des chasseurs de von Beaulieu (jägercorps) forme le Bataillon des "Harzer Schutzen" (tirailleurs du Hartz),

    Puis à la fin de l'année 1813:

    Le Régiment des Hussards "Duc de Cumberland's

    Deux batteries d'artillerie à cheval/à pieds

     

    Les opérations militaires de 1813 dans le Mecklembourg et le Holstein

    • Le 24 février, une insurrection avait éclaté à Hambourg, chef-lieu du département des Bouches-de-l'Elbe depuis 1811, et s'était étendue à toute la côte, de la Weser à Lübeck : les autorités françaises et le sénat de Hambourg avait dû se replier à Brême.
    • Une avant-garde russe commandée par le général allemand Tettenborn avance le long de la mer Baltique. En mars, celui-ci avec un détachement de cosaques, entre à Hambourg qui lui ouvre ses portes.

    • Les forces françaises contre-attaquent pour reprendre les régions de la mer du Nord. Le maréchal Davout prend le commandement des opérations, reçoit le renfort de l'armée danoise et reprend Hambourg le 30 avril.
    • Début Mai, les français du 1er Corps du général Vandamme quittent Brême pour Hambourg qu’ils bombardent depuis l’ile de Wilhemsburg.

    • Le 2 Mai bataille de Lützen près de Leipzig, Napoléon repousse Russes et Prussiens.
      Le 8 Mai prise de Dresde
      Le 21 Mai victoire française à Bautzen et Wurschen suivie de l’armistice le 4 Juin pour 7 semaines.

    • Les Russes et Prussiens évacuent Hambourg le 30 Mai.
    • Dès le 1er Juin, le Maréchal Davout et les alliés Danois occupent la ville  ainsi qu’une autre ville Hanséatique Lübeck.
      Celui-ci est chargé par Napoléon de fortifier la ville afin d’être en mesure de soutenir un siège dès la mi-juillet, profitant de l’armistice de Pleiswitz signé le 2 Juin pour une durée de 7 semaines.

     

    • A compter d’aout 1813, la légion Hanovrienne forte de 4500 hommes environ est regroupée sous les ordres du Major Général James Lyon (britannique) au sein de la 2ème Division du Corps Russo-allemand du comte Ludwig von Wallmoden de l’armée du nord de Bernadotte et participe au siège de Hambourg.

     

     

     

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

    Sir James Lyon (1775-1842) Général Britannique, puis gouverneur de la Barbade

    Elle comprend la brigade légère de l’OberLieutenant Martin (1650 hommes) avec les 1er et 2ème bataillons de Lüneburg et Bremen-Verden, la brigade de ligne du LtCo Halkett (2060 hommes) et la cavalerie Dörnberg et ses hussards, soit 450 sabres ainsi qu’une artillerie de 6 pièces et 200 hommes.

     

     division Hanovrienne
    général J. LYON  
     Brigade de ligne  Lt Colonel HACKET  2062
     3e Bn de ligne Lauenberg
     Von Benoit
     757
     4e Bn de ligne Bennigsen
     Von Bennigsen
     564
     5e Bn de ligne Roehl
     Von Langrehr
     741
     
     
     
    Brigade légère  O.Lieutenant MARTIN
     1653
    1e Bn léger Lüneburg Von Klencke 511
    2e Bn Léger Bremen-Verden de Vaux 571
    Bn de ligne Anhalt-Dessau Von Krohne 571
    Eléments rattachés    
    Jâgerkorps (3 Cies) O. Kielmansegg 164
    commando KGL (5Cies) Holtzermann 318
    Batterie 6 pièces Wiering 203
         
    Division de Cavalerie GM Dörnberg  
    Hussards de Lüneburg (3 esc.) O von Estorff 248
    Hussards de Bremen-Verden OL von dem Busche 193

     

    La composition globale du Corps Wallmoden, en charge du siège de Hambourg, comprenait :

    une 1ère division Russo-Allemande (Arenschild) de 6000 hommes environ, assez mal équipés.

    une 2éme division Prussienne (Tettenborn),

    une 3ème division Hanovrienne (Lyon)de 4500 hommes environ

    et une division de cavalerie Hanovrienne (Dornberg).

     

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

     GL Ludwig Graf WALLMODEN-GIMBORN (1769-1862)

    né en Hanovre, formé dans l'armée prussienne, puis autrichienne, lieutenant général Britannique

     

    Le 16 septembre, en marge du siège de Hambourg dans la lande de Göhrde, les troupes coalisées de Wallmoden  arrêtent et repoussent la division française de Pécheux (3000 hommes) envoyée par le maréchal Davout pour rétablir la liaison entre les places assiégées de Hambourg et Magdebourg. Les Français, inférieurs en nombre, doivent se replier avec 800 et 500 pertes humaines de part et d'autre.

     

                    OB de la bataille de GÖHRDE  16 sept 1813
    Division Russo-Allemande Arenschild  
    1ere Brigade Natzmer 1800
    1er Régiment ligne v.Schoper 663
    2ème Régiment Ligne v.Fircks 662
    5ème Régiment ligne v.Dobschutz 483
    2ème Brigade V.Wardenburg 2000
    3ème Régiment Ligne v.Tiedemann 772
    4ème Régiment Ligne v.Horn 661
    6ème Bn RGL v.Natzmer 506
    Cavalerie    
    1er RGL Hussard v.der Gotz 575
    Artillerie   337
     Division Prussienne  Tettenborn  
    Brigade d'infanterie
    Ratt 2500
    Bn Reiche Feldjaegers  ? 800
    2 Bn Lutzow's Freikorps  ? 1450
    Jaegerskorps Kielmansegg 157
    Tyrolean Jaegers  ? ?
    Brigade cavalerie   1600
    1er, 9e & 7e Cosaques du Don Komissarov, Sulima, Denisov 1200
    Hussards de Lutzow (5 esc.)  ? 430
    Artillerie (4 pièces)   115
    Division Hanovrienne Lyon  
    Brigade légère  O.Lt Martin 2100
    (1e Bn léger Lüneburg)  Von Klencke  511
     2e Bn Léger Bremen-Verden  de Vaux 571
    Bn de ligne Anhalt-Dessau Von Krohne 534
    2/73e Rgt Foot Highland   500
    Brigade de ligne  Lt Co Hacket 2554
    3e Bn de ligne Lauenberg v.Benoit 757
    4e Bn de ligne Bennigsen v.Bennigsen 564
     5e Bn de ligne Roehl v.Langrher 751
    Artillerie (6 pièces) + 1/2 KGL
    Wiering 203
    Division de cavalerie Dornberg  
    Hussards de Lüneburg (2 esc.) O von Estorff 240
    Hussards de Brême-Verden (1esc.)
    OL von dem Busche 180
    3e Hussards KGL (5 esc.) ? 805
    Artillerie (KGL RGL & British rockets)   390
         

    Selon les sources, il y a un doute sur la participation du 1er Bataillon léger de Lünebourg de von Klencke ou du Bataillon de ligne Anhalt-Dessau de von Krohne à cette bataille. (*)

     

     Depuis la fin de l’armistice en Aout 1813, l’Autriche a rejoint la Coalition qui a repris l’offensive :

    • Ce même mois, l’armée du nord de Bernadotte remporte la bataille de Gross-Beeren contre Oudinot et bloque ainsi la route de Berlin et de la Prusse aux Français.
    • Le Prussien Blücher remporte la bataille de Katzbach contre Mc Donald en Silésie.
    • En Septembre le Général Vandamme est défait à Kulm au nord de la Bohême, et la défaite de Göhrde empêche Davout de bloquer la jonction de l'armée du Nord de Bernadotte avec les autres armées coalisées plus au sud.


    Ces seules batailles coûtent près de 35.000 hommes du coté français et entrainent un grand nombre de désertion chez les jeunes recrues.

    • Le 30 septembre, le roi Jérôme est assiégé à Cassel par les troupes russes, puis chassé le 26 octobre. La principauté de Hanovre est reconstituée.
    • Fin septembre, Napoléon est sur la défensive, ses troupes dispersées : le gros de son armée (130.000 hommes) est sur Dresde, le reste autour de Leipzig (72.000 hommes), Davout est toujours retranché à Hambourg.
    • Début Octobre les coalisés lance une offensive sur l’Elbe, Napoléon compte contrer leur réunion à Leipzig.
      Du 16 au 19 octobre 1813 a lieu la bataille de Leipzig, ou Bataille des Nations. Napoléon est en infériorité numérique (185.000 contre 250.000 coalisés). Après quatre jours de combat et une hécatombe de 160.000 morts de part et d’autre, c’est la victoire des 10 nations coalisées et la retraite pour la grande armée.
    • Napoléon est de retour à Paris en Novembre.

    Par contre, après la bataille de Leipzig, les grandes puissances ont besoin de personnels et veulent mettre au pas tous les mouvements nationalistes. Le meilleur moyen pour résoudre ses deux difficultés est l'engagement militaire. Officiellement, il n'est pas forcé, mais "fortement conseillé" surtout pour l'avenir des territoires dans le cadre des négociations de paix.

    Ainsi le mois suivant Leipzig, le 10 novembre 1813, mon aïeul Ludwig Hecht est enrôlé à 18 ans dans l'armée Hanovrienne.
    Le document d’incorporation en tant que soldat dans le Bataillon léger de Lüneburg, signale que Ludwig mesure 5 pieds 4 pouces soit 1m76, qu'il est né à Herrenhausen près de Hanovre et qu’il est de religion Luthérienne.

    L'uniforme du bataillon léger de Lünebourg était assez proche de celui des bataillons légers de la King's German Légion, une veste verte et noire et un pantalon gris.

    L'Armée du Hanovre 1813-1817

    Il est donc certain que Ludwig Hecht et son bataillon ont pris part au siège de Hambourg qui s'est poursuivi de décembre 1813 jusqu'à mai 1814 après la fin des hostilités.

    Les forces Hanovriennes en 1814:

    Au début de l'année 1814, l'armée Hanovrienne s'étoffe de 2 Bataillons légers, et d'un Bataillon de ligne:

    • le Harzer Schutzen Korps de von Beaulieu devient le Leichtes-Bataillon Grubenhagen
    • le Leichtes-Bataillon Osnabruck (levé par von Anderten) (plus tard Feld Bataillon Duke of York)
    • le Feld-Bataillon Calenberg (Hedemann)

    et d'une trentaine de Landwehr-bataillon (milices locales) de 4 compagnies de 160 soldats.

    Alfed (puis Einbeck) Hildesheim Osterode
    Bentheim Hoya Ottendorf
    Bremerlehe (puis Osterholz) Iburg (Melle) Peine
    Bremervörde Lüchow        Quakenbrück  
    Celle Lüneburg Stade
    Gifhorn Meppen Uelzen
    Goslar (plustard Salzgitter) Münden Verden
    Hameln Nienburg Diepholz
    Hannover Northeim Ratzeburg
    Harburg Osnabrück Springe

     Ces unités entrèrent alors théoriquement dans la composition du 2e corps fédéral du duc de Brunswick, qui n'eut pas le temps de se rassembler avant la fin de la guerre mais qui réunissait tout-de-même 32.900 hommes et 64 pièces d'artillerie.

    A la fin de l'année 1814, les dix bataillons légers et de ligne (ou feld-bataillon) sont chacun associés à 3 bataillons de milice (landwehr) au sein de 10 régiments de 2500 hommes environ:

    1er Regiment   
    Bremen                                             
    Feld-Bataillon          
    Bremen                         
    Lt Col. Langrehr
    Landwehrbattalion Otterndorf  
    Landwehrbattalion Stade  
    Landwehrbattalion Bremervörde  
         
    2e Regiment   
    Verden  
           Feld-Bataillon
    Verden (Bennigsen)
    Maj. De Schkopp
    Landwehrbattalion Verden  
    Landwehrbattalion Bremerlehe  
    Landwehrbattalion Harburg  
         
    3e Regiment  
    Hoya  
    Feld-Bataillon          
    Hoya (Langrehr)  
    Landwehrbattalion Hoya  
    Landwehrbattalion Nienburg  
    Landwehrbattalion Diepholz  
         
    4e Regiment  
    Osnabrück  
           Feld-Bataillon
    Osnabrück
    Maj.Baron Bulow
    Landwehrbattalion Osnabrück  
    Landwehrbattalion Quackenbrück  
    Landwehrbattalion Melle  
         
    5e Regiment   
    Lüneburg  
           Feld-Bataillon
    Lüneburg
    Lt.Col.Von Klencke
    Landwehrbattalion Lüneburg  
    Landwehrbattalion Celle  
    Landwehrbattalion Gifhorn  
         
    6e Regiment   
    Lauenburg  
           Feld-Bataillon
    Lauenburg
    Lt Col. Benoit
    Landwehrbattalion Ratzenburg  
    Landwehrbattalion Bentheim  
    Landwehrbattalion Lüchow  
         
    7e Regiment   
    Calenburg  
           Feld-Bataillon
    Calenburg
    Mjr Schneher
    Landwehrbattalion Hannover  
    Landwehrbattalion Hamlen  
    Landwehrbattalion Neustadt  
         
    8e Regiment   
    Hildesheim  
           Feld-Bataillon
    Hildesheim  
    Landwehrbattalion Hildesheim  
    Landwehrbattalion Uelzen  
    Landwehrbattalion Peine  
         
    9e Regiment   
    Grubenhagen  
           Feld-Bataillon
    Grubenhagen
    Lt Col. Wurmb
    Landwehrbattalion Alfed  
    Landwehrbattalion Salzgitter (Goslar)  
    Landwehrbattalion Springe  
         
    10e Regiment   
    Göttingen  
          Feld jägerkorps
     
    Cpt. Von Reden
    Landwehrbattalion
    Osterode  
    Landwehrbattalion Münden  
    Landwehrbattalion Northeim  

     

     Notes et sources


    (*)  Peter Hofschröer, (mars 2012) " Prussian Reserve, Militia & Irregular Troops 1806-15"  Ed Osprey MAA 192

    Peter Hofschröer “The Hanoverian Army of the Napoleonic Wars” from the Osprey Men-at-Arms series

    Cobbett's Political Register. "History of the King's German Legion" oct 2013, Cambridge University Press

    Bucher, Ludwig Ferdinand, Der Feldzug des Dritten Deutschen Armee-Corps in Flandern, Leipzig, Hermann Costenoble, 1854.

    Gärtner, Markus and Wager, Edmund, “Das Chasseur-Regiment der Anhaltinschen Herzogtümer in Jahr 1813”, Depesche: Uniformen und Heere vergangener Zeiten, No.28, December 1996.

    Gill, John H, With Eagles to Glory: Napoleon and his German Allies in the 1809 Campaign, Barnsley, Frontline Books, an imprint of Pen & Sword Books Ltd, 2011 © 1995 – 2017 The Napoleon Series.

    Haythornthwaite, Philip J, The Napoleonic Source Book, London, Arms and Armour Press, 1990.

    Hein, Bernhard, “Geschichte des Dessaur Militärs”, Dessau Geschichte,

    Nafziger, George F, The Armies of Germany and the Confederation of the Rhine, 1792-1815, Volume I, Privately published, 1993.

    Nafziger, George,  "Napoleon's German Enemies - Armies of Hanover, Brunswick, Hesse-Cassel & Hanseatic Cities (1792-1815)

    Nafziger, George, The End of Empire: Napoleon’s 1814 Campaign, Solihull, UK, Helion& Co., 2015

    Rawkins, W. J, Armies of the Confederation of the Rhine, The Rheinbund Contingents 1806-1813, Part 2: Anhalt,Lippe, Reuss, Schwarzburg, Waldeck, Mecklenburg-Schwerin, Oldenburg & Frankfurt,

    Rawkins, W. J, “The Hanoverian Army 1814-15: Infantry”,

    Siebigk, Ferdinand, “Georg Hoppe”, Allgemeine Deutsche Biographie, Band XIII (Volume 13), Duncker & Hunblot, Leipzig, 1881,

    Wittich, Karl Heinz, Das Anhaltische Chasseur-Regiment 1813,

    Zeidler, Ludwig, Der Spanische Feldzug des Bataillons Anhalt im Jahre 1810, Zerbst, Germany, Friedrich Romer, 1844.

     

     

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  • Après la défaite de Napoléon de Mars 1814, les français évacuent les anciens départements de Belgique début Mai et celle-ci est occupée par les troupes alliées.

    Avant même la reconquête militaire, les Alliés (Britanniques, Autrichiens, Prussiens) avaient convenu par la convention de Bâle (12 janvier 1814) d'y créer trois gouvernements, le Bas-Rhin, le Rhin-Moyen et la Belgique.


    En réalité, à partir du 12 juin 1814, l'ouest de la Meuse est placé sous la responsabilité d'un gouverneur autrichien, le général Karl von Vincent.


    Le Bas-Rhin, à l'est de la Meuse, entre Rhin et Moselle est administré par un gouverneur prussien, Johann august Sacks à Aix-la-chapelle. Le commandement militaire est confié au prussien von Nollendorf dont le QG est à Düsseldorf et regroupe 30.000 prussiens et 14.000 saxons.

    Au nord, l'ancienne république Batave d'après 1795 étaient devenue le royaume de Hollande de Louis Bonaparte frère de Napoléon en 1806, puis ces territoires avaient été finalement annexés à l'empire en 1810.

    L'indépendance des Pays-Bas du nord fut restaurée en 1813 et Guillaume Frédéric d'Orange-Nassau proclamé prince souverain en décembre, puis également gouverneur de Belgique (partie autrichienne) en aout 1814.


    La convention de Londres de mai 1814 prévoyait d'intégrer la Belgique au futur royaume des Pays-Bas, et en Février 1815, les grandes puissances du Congrès de Vienne étaient d'accord pour réunir les Pays-Bas du sud aux Pays-Bas du nord en tant que royaume des Pays-Bas avec Guillaume d'Orange comme souverain.

    Après l'indépendance, l'armée fut reconstituée principalement sur la base du volontariat. Les officiers et sous-officiers volontaires avaient cependant tous servis dans les armées napoléoniennes (Chassé, Collaert, von Merlen).

    Le prince Guillaume engagea également des troupes étrangères provenant du duché de Nassau, précédemment allié de Napoléon en tant que membre de la Confédération du Rhin:

    Le duché fourni 3 régiments d'infanterie totalisants plus de 7.000 hommes.


    • le 1er régiment d'infanterie de Nassau fort de 3.000 hommes, (levé le 24 mars 1815) commandé par le colonel August von Kruse, vétéran d'Espagne auprès de Napoléon avant 1813. Il comprend 3 bataillons d'environ 900 fantassins.


    • le 2ème régiment d'infanterie de Nassau, de 2.600 hommes tous anciens d'Espagne, commandé par le prince de Saxe-Weimar, comprenant également 3 bataillons de 6 compagnies.


    • le régiment Orange-Nassau, levé en janvier 1814 par Willem von Orange-Nassau, fort de 1.470 hommes en 2 bataillons de 5 compagnies .

    Ces deux derniers régiments formaient la 2ème brigade Saxe-Weimar de la 2ème division néerlandaise PERPONCHER, (5 bataillons et 4.300 hommes).

    Au 1er avril 1814, l'armée est forte de 28.000 hommes, 22.000 d'infanterie, de 4 régiments de cavalerie de 2.500 dragons et hussards et 3.500 hommes pour l'artillerie, le train et le génie.


    Le 17 mars 1815, Guillaume 1er se proclame roi des Pays-Bas.

    Son second fils, le prince Frédéric des Pays-Bas, reçoit le 26 mars le commandement supérieur de toutes les troupes néerlandaises, sous les ordres du prince d'Orange, général en chef des troupes alliées présentes alors dans le sud des Pays-Bas (la Belgique).

    L'armée se compose alors de trois divisions d'infanterie (sous les commandements Stedman, Perponcher et Chassé, basées à Namur, Louvain et Tongres), de 2 brigades et 2 batteries d'artillerie chacune, et d'une division de cavalerie de trois brigades et d'une batterie à cheval.


    Le 5 avril le Duc de Wellington prend le commandement supérieur des troupes alliées à Bruxelles; en conséquence, le prince d'Orange prend celui des troupes néerlandaises le 3 mai, le jeune prince Frédéric des PB commandant la 1ere division Stedman renforcée de la brigade "indienne" à partir du 10 mai.

     

    L'Armée Néerlandaise de 1815

     

    L'Armée Néerlandaise de 1815

     

    Sources & notes:

    Hofschröer Peter: 1815 The Waterloo Campaign Tome1 - 1999

    Van Löben Sels: "Précis de la campagne de 1815 dans les Pays-Bas." (La Haye, 1849)

    Wagner A. "La campagne de l'Armée Prussienne en Belgique en 1815" (Berlin 1825)

    Damitz, K. von: "Geschichte des Felzugs von 1815 in den Niederlanden und Frankreich als Beitrag sur Kriekageschichte der neuern Krieg". 11 Theilen, (Berlin, 1837)

    von einem officier des General Staabs: "Geschichte des Herzoglich Braunschweigschen Armee-Corps in dem Feldzuge der alliirten Mächte gegen Napoleon Buonaparte im Jahr 1815" (Braunschweig, 1816)

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  • Quelques jours après le retour de Bonaparte à Paris, Wellington est nommé le 4 avril commandant en chef des troupes d'Angleterre, des Pays-Bas et du Hanovre en Belgique.


    D'après un ordre général du 11 avril(1), il organise l'armée anglaise en 6 divisions de 10 brigades britanniques (plus deux brigades de la King's German Legion ),

    Un corps de cavalerie indépendant de 16 régiments et 48 escadrons sous le commandement de Lord Uxbridge (plus 5 régiments et 20 escadrons KGL).

    Il est prévu une artillerie de 6 batteries de 9 livres (une batterie par division), puis 6 batteries à cheval attachées au corps de cavalerie, puis 5 batteries supplémentaires rattachées aux 5 premières divisions.
     

    La composition de l'armée n'est pas aussi régulière que celle de l'armée prussienne:

     

    1) L'Infanterie

          •    Chacune des 6 divisions d'infanterie regroupe 2 brigades (sauf la 6e qui n'en compte qu'une seule)  chacune comptant 2 à 4 régiments. Pour la plupart, les régiments ne sont représentés que par un seul bataillon, le premier ou le second (normalement le 1er était envoyé combattre outre-mer, le second restait en réserve). Les bataillons anglais sont à 10 compagnies.

    Soit 6 Divisions x 2 brigades de 2/4 régiments de 650 hommes en moyenne x 1 bataillon x 10 compagnies.

    L'inventaire exact des bataillons engagés en juin 1815 et leurs effectifs est difficile à établir, des régiments n'ont cessés de débarquer  jusqu'au 18 juin!

    • Les effectifs présentés par les différents auteurs sont loin d'être identiques:
       

    Le fils de Wellington  publie de 1858 à 1872 15 volumes supplémentaires de courriers et documents de son père. Le dixième volume présente  un tableau de synthèse des unités présentes en Flandres le 16 mai, soit 37 bataillons et 24.400 hommes pour l'infanterie britannique,  avec 6 régiments/bataillons non alignés et restés en garnison dans les ports d'Anvers, Ostende et Nieuport jusqu'au 18 juin.

    Cela correspond au chiffres de 30 bataillons et 20.700 hommes en ligne dans les 6 divisions.


    Un second document page 748 du même ouvrage détaille les bataillons britanniques ayant été engagés en Flandres du 16 au 18 juin et jusqu'au 7 juillet 1815, avec 25.000 hommes pour 34 bataillons, mais 22.800 hommes pour les 30 bataillons inclus dans les 6 divisions.
     

    Dans une compilation des différentes dépêches/courriers de Wellington, Gurwood  produit une liste des régiments présents en Belgique à la veille du 18 juin; on y compte  32 bataillons d'infanterie (dont le 81e 43e foot non endivisionnés), avec un total de 22.700 hommes et officiers d'infanterie dans les divisions.
     

    Booth publie dès 1817 un ensemble de documents, les 30 bataillons endivisionnés totalisent 19.700 hommes le 18 juin.
     

    Enfin, van Löben , un auteur Néerlandais du 19e, fournit les données d'un état officiel du 6 juin provenant des archives du ministère de la guerre des Pays-Bas, avec un effectif de 20.800 hommes et 31 bataillons, soit 20.400 hommes pour les mêmes 30 bataillons des 6 divisions (le 81e foot semble être resté à Bruxelles).

     

    L'Armée Britannique de Juin 2015

    2) La Cavalerie

    La cavalerie royale est constituée de 16 régiments anglais de trois escadrons et forme un corps de cavalerie indépendant sous le commandement de Lord Uxbridge.

    Les effectifs relevés dans les archives varient de 6 à 7000 hommes selon les sources .

     

    L'Armée Britannique de Juin 2015


    Ce corps est organisé en 7 brigades de 1200 sabres environ (les 16 régiments anglais et 5 régiments King's German Legion).

    1e brigade    Mjr Gén. E. Somerset
    2e brigade    Mjr Gén.W. Ponsonby
    3e brigade    Mjr Gén. W. Dornberg
    4e brigade    Mjr Gén. O. Vandeleur
    5e brigade    Mjr Gén. C. Grant
    6e brigade    Mjr Gén. R. Vivian
    7e brigade    Col. F. de Arenschildt

    La cavalerie du Hanovre et ses trois régiments sont également placés sous le commandement de Lord Uxbrigde.

     

    3) L'Artillerie

    •    En juin 1815, l'artillerie britannique est alors forte de 21 batteries à pied, chacune comprend 5 pièces à feu de 9 ou 6 livres et une pièce d'obusier, et est servie par 350 hommes environ. Seules 7 batteries sont intégrées aux 6 divisions et sont engagées dans les combats du 16 au 18 juin , avec la batterie de 18 de Morrison en réserve.

     

    L'Armée Britannique de Juin 2015

     

    Les autres sont en garnison ou détachées.

     

    L'Armée Britannique de Juin 2015

    • L'artillerie royale à cheval, commandée par le lieutenant colonel A. Frazer, est quant à elle forte de 8 batteries britanniques (auxquelles s'ajoutent 2 batteries de la King's German Legion Hanovrienne); 3 batteries de 9 livres, 3 batteries légères de 6,  une dotée de "fusées", et une batterie lourde d'obusiers  
      Six batteries sont attachées à la cavalerie d'Uxbridge et celles de Ross et Beane à l'infanterie de réserve de Wellington (ainsi que les 2 batteries à cheval KGL).

     

    L'Armée Britannique de Juin 2015

    L'artillerie royale, le génie et les sapeurs totalisent 5 434 hommes à Waterloo (11).

     

     


    L'armée réunie en Belgique par le Duc de Wellington comprenait 2 corps d'armée et un corps de réserve.
    •    Pour l'infanterie, les forces de Wellington rassemblaient 6 divisions d'infanterie Anglo-Hanovriennes, 3 divisions Néerlandaises, une division/contingent du Brunswick et un contingent de Nassau, soit plus de 70.000 hommes.
    Chaque division comptait 2 à 3 brigades de 2 à 3000 hommes, regroupant un total de 84 bataillons, 4 de la Garde (Guards), 17 légers et 63 de ligne (Foots), de 600 hommes en moyenne.
    Les bataillons britanniques étaient à 10 compagnies, les hanovriens à 8 et les King-German Legion à 6 compagnies, donc d'effectifs très variables.
    Pour la plupart, les régiments britanniques n'ont qu'un ou deux bataillons (normalement le 1er était envoyé combattre outre-mer, le second restait en réserve).

    •    La cavalerie était constituée d'une division de 7 brigades britanniques et d'une brigade du Hanovre, soit 81 escadrons de 160 cavaliers, totalisant 11.000 sabres, d'une division néerlandaise forte de 3.400 cavaliers et d'un régiment du Brunswick, soit plus de 16.000 cavaliers.

    •    L'artillerie est répartie dans chaque division avec un total de d'environ 200 pièces. Les batteries anglaises et hanovriennes sont à 6 pièces de 12, 6 ou 9 livres, les batteries néerlandaises et du Brunswick sont à 8 pièces.

    Les 6 divisions Anglo-Hanovriennes:

    1ere division Cooke
    2e division Clinton
    3e division Alten
    4e division Colville
    5e division Picton
    6e division Cole

    Par un courrier daté du 15 juin , Wellington signifie à Clinton la nouvelle numérotation des 6 divisions:

    Bruxelles, 15 June 1815, 1 p.m.
    My dear Clinton,
    Some of the general officers would wish very much to have the divisions numbered over again, and have their old numbers which appears to be a very natural wish; and I should be very much obliged to you if you would let me know as soon as you participate in it. They would stand thus:
    Present numbers New numbers General officers
    1                                    1           General Cooke
    2                                   6           Sir H.Clinton
    3                                   5           Sir C.Alten
    4                                   2           Sir C.Colville
    5                                   3           Sir T.Picton
    6                                   4           Sir L.Cole
    Believe me etc.
    (signed) Wellington

     



    4)  La "Légion Allemande du Roi" (King's German Legion)

    Les troupes hanovriennes de la légion allemande du roi sont depuis 1803 intégrées à l'armée britannique, en particulier durant les campagnes anglaises en Espagne.

    L'organisation est assez semblable, l'Infanterie compte 8 régiments d'un seul bataillon (le bataillon est à 6 compagnies), répartis en deux brigades. Celles-ci seront intégrées à la 2e et à la 3e Divisions.
    La Cavalerie consiste en 5 régiments de 4 escadrons, intégrés aux différentes brigades de cavalerie du corps d' Uxbridge.
    L'Artillerie consiste en 2 batteries à cheval de 6 pièces de 9, et une batterie à pied de 6 pièces de 9, incorporées aux 1ere, 2e et3e divisions.

    L'Armée Britannique de Juin 2015

     

     

    Notes et sources:

    (1) Gurwood, J. lieutenant colonel (ed) : "The general orders of field marshal the Duke of Wellington from 1809 to 1814 and 1815" (Londres, 1832) p346-347

    (2) La" King's German Legion" (légion allemande du roi) est constituée de troupes originaires du Hanovre ayant ralliées l'armée anglaise depuis la prise du Hanovre par Napoléon en 1803. Ces troupes étaient expérimentées et avaient combattu sous Wellington en Espagne.
     

    (3) Wellington, 2nd Duke of (Ed.), "Supplementary Despatches, Correspondence and Memoranda of Field Marshal Arthur Duke of Wellington", (London 1860) vol X p733 (troupes présentes en Flandres le 16 mai 1815)
     

    (4) Gurwood, J. lieutenant colonel (ed) : "The dispatches of the field marshal Duke of Wellington." (London,1834-1838) Vol XII p486-487 (troupes britanniques au matin du 18 juin)
     

    (5) Booth, J. : "the battle of Waterloo…" (Londres, 1817), vol 1 part III p274 (List of Regiments under the command of Wellington in Flanders, June 1815...from official reports..)
     

    (6) Van Löben Sels: "Précis de la campagne de 1815 dans les Pays-Bas." (La Haye, 1849), p 82-84

    (7) Booth J. (ed) : "The Battle of Waterloo, .." (Londres, 1817) vol 1, p274 & vol 2, p151 (forces au 18 juin)
     

    (8) Wellington, 2nd Duke of (Ed.), "Supplementary Despatches, Correspondence and Memoranda of Field Marshal Arthur Duke of Wellington", (London 1860) vol X, pp748 (troupes engagées du 15 au 18 juin)
     

    (9) Gurwood, J. lieutenant colonel (ed) : "The dispatches of the field marshal Duke of Wellington." (London,1834-1838) Vol XII p486-487 (forces britanniques au matin de la bataille de Waterloo, 18 juin 1815)

    (10) Booth J. (ed) : "The Battle of Waterloo, also of Ligny and Quatre-Bras…" vol I, (Londres, 1817) p138-140
     

    (11) Wellington, 2nd Duke of (Ed.), "Supplementary Despatches, Correspondence and Memoranda of Field Marshal Arthur Duke of Wellington", (London , 1860), vol X, p 756
     

    (12) Mercer, C. : "Journal of the Waterloo campaign" vol I (Londres 1870) p 158
     

    (13) Gurwood, lieutenant colonel (ed): "The dispatches of the field marshal duke of Wellington". London, Murray, 1834-1838 Vol.XII, p469-470

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  • La carte de Ferraris de 1777 permet assez bien de se rendre compte de la topologie des lieux où se sont déroulés les combats de Gilly et de tenter de replacer les différentes troupes et leurs mouvements.

    La bataille de Gilly du 15 juin 1815

    Cependant il faut noter que la carte de Capitaine qui lui est postérieure de 20 ans représente une route pavée de Gilly à Fleurus, et ne fait plus apparaitre le petit bois entre Chatelineau et Fleurus (le bois de Fayt).



    La 2eme brigade prussienne du général PirchII avait pris position sur le plateau qui s'étend de l'abbaye de Soleilmont au nord, à Chatelineau au sud, sur près de 3 km, et qui surplombe d'une trentaine de mètres le cours d'un petit ruisseau (le "Grand Rieux"). 


    En arrière se trouvent les bois de Lambusart et de Friche-Heye (à l'est) et au nord le bois de Ransart.
    La Chaussée pavée venant de Charleroi traverse Gilly, franchit le Grand-Rieux par un petit pont qui se trouvait barré, puis monte une pente douce jusqu'à "Sart-Allet" et la bifurcation soit vers Fleurus, soit vers Lambusart à travers les bois.
    En face et en bas du plateau, à mi-chemin entre Gilly et Châtelineau, se trouvait la ferme "Trieu-Kaisin". Au sud de Gilly, près de la chaussée de Châtelet-Bruxelles, le moulin à vent "Cornil" situé sur un point haut servit d'observatoire à Napoléon.

    La carte ci-dessous a été établie d'après la carte Ferraris de 1777 et ses toponymes, en tenant compte de la nouvelle chaussée pavée de Gilly vers Fleurus à travers le bois de Friche-Heye.

     

    La bataille de Gilly du 15 juin 1815

     

     

     


    2) Les forces en présence:

    Les Prussiens.


    Le général von Pirch(2) avait rassemblé sa 2e Brigade sur Gilly dès l'heure de midi (1) .
    Il dispose alors de 3 régiments avec 7 bataillons quasi complets (5.700 hommes), deux escadrons de cavalerie et 8 pièces d'artillerie:

     

    La bataille de Gilly du 15 juin 1815

     
    - Le 6e Régiment d'Infanterie de Prusse occidentale : 3 bataillons (3x800 hommes)
    - Le 28e RI de Berg (1) : 3 bataillons (3x800hommes)  
    - Le 2e RI de Westphalie landwehr : uniquement le 2e bataillon (800 hommes), le 1er est en marche encore à Lodelinsart, le 3e a été quasiment décimé lors des précédents combats du début de journée (2).

    - Le 1er régiment de cavalerie de Westphalie était en marche de Moustier directement à Fleurus, la seule cavalerie présente est constituée de deux escadrons du 1er régiment de  Dragons de la Prusse occidentale du colonel von Woisky venant de la cavalerie de réserve du 1er corps, soit environ 250 Dragons.
    - La batterie n°3 de Petersheiden comprend 8 pièces d'artillerie.

    Il est difficile de reconstituer précisément les positions prussiennes, beaucoup de descriptions paraissent fantaisistes.


    Selon les sources prussiennes (3), Pirch place 4 bataillons sur un front de 3 km, depuis l'abbaye de Soleilmont jusqu'à Châtelineau, sur un plateau en contre-bas duquel coule le "Grand Rieux"; les 3 autres sont en réserve dans les bois sur la route de Lambusart. (voir la carte ci-dessus)
    Il reste en contact tout l'après-midi avec la 1ere brigade de Steinmetz à Ransart puis qui transite au nord à Herpignies vers Fleurus, également avec la 3e brigade de Jagow au sud à Farciennes.
    Les deux escadrons de Dragons sont en position sur les pentes de Châtelineau face à la vallée de la Sambre. 4 pièces d'artillerie sont à droite du 3eBn du 6e RI, et les 4 autres sont disposés de part et d'autre de la route vers Fleurus.

     

    Il est possible de situer ces positions sur le plan actuel des rues de Gilly et Châtelineau:

    800 hommes du 2e bataillon du 28e RI de Berg étaient au nord de la Chaussée de Fleurus au niveau de l'actuelle rue de Rambulant.

    800 hommes du bataillon du 2e RI Westphalie étaient au carrefour actuel de la chaussée de Fleurus et de la rue Gustave Derard.

    Une batterie devait se trouver au niveau de l'actuelle rue de la petite Hollande.

    1600 hommes des 3e bataillons du 28e RI de Berg et du 6e RI de Prusse  étaient disposés dans les champs actuels entre la rue de la Croix et la rue des Sarts, les 250 Dragons de von Woisky devaient se trouver initialement plus au sud vers l'actuelle rue Culot Reine.

     


    Les Français:

    Les Hussards et les Lanciers de Pajol (4) et les Chasseurs de Domon (2.000 et 1.000 cavaliers respectivement) avaient avancé jusqu'à Gilly sans doute dès 13.00 hrs. Le 5e Hussard s'était avancé en reconnaissance à la sortie du village et avait essuyé le feu de l'ennemi.


    Deux bataillons de la Jeune-Garde arrivent juste après, puis le reste de la Garde prend position entre Charleroi et Gilly.


    Grouchy traverse la Sambre vers 12.45 hrs et rejoint rapidement Pajol à Gilly. Il estime les forces prussiennes à 20.000 hommes et informe Napoléon que des prussiens sont embusqués dans le bois de Fleurus à l'Abbaye de Soleilmont, la route de Fleurus étant coupée au niveau du petit pont sur le ruisseau" le Grand-Rieux".


    Napoléon se porte immédiatement à Gilly, observe lui-même les forces ennemies depuis un moulin à vent, les estime à 10.000 hommes tout au plus et donne son plan d'attaque:


    Les 3.000 cavaliers de Pajol et Domon, une division d'infanterie de 5.000 hommes du corps de Vandamme attaqueront de front au centre, tandis que les 3.000 Dragons d'Exelmans les contourneront par le sud en traversant le ruisseau au niveau du moulin à eau "Delhatte" situé au sud-ouest de Chatelineau.

    L'Empereur repart à Charleroi à 16 hrs presser l'infanterie de Vandamme qui n'est toujours pas là.


    Les Dragons d'Exelmans se positionnent face à Châtelineau, au sud de la ferme "Trieu-Kezin",
    la cavalerie Pajol-Domon se place entre cette ferme et le village de Gilly, toute la cavalerie attend le soutien de l'infanterie.

    A partir de 17 heures au plus tôt, la tête de colonne du 3e corps Vandamme parvient à Gilly (Lefol).
    A 17h30 Napoléon donne ses instructions à Vandamme. 

    Les forces engagées:

    •  Vandamme disposait d'une infanterie de 15.000 hommes, mais seule la division Lefol a été engagée (5.000 fantassins) face aux 5.700 hommes de la Brigade PirchII
    • Les 2.000 Hussards et Lanciers du 1er corps de cavalerie de Pajol (sans le 1er Hussard) mais augmenté de 1.000 Chasseurs de la division Domon restent en réserve au départ.
    • 2.800 Dragons du corps de cavalerie lourde d'Exelmans/Grouchy interviennent sur l'aile droite.
    • Napoléon n'utilisera qu'un régiment de cavalerie de sa Garde, les Dragons de l'impératrice commandé par son aide de camp Letort, (qui s'élancera à la tête d'un seul escadron).

     

    La bataille de Gilly du 15 juin 1815

     

     
    Napoléon et Lefort étaient donc stationnés en retrait au sud de la Chaussée de Fleurus au niveau de l'actuelle "Chaussée Impériale", au devant se trouvait les cavaliers de Pajol au niveau de l'actuelle rue de la Ferme.
    5000 hommes de la division Vandamme étaient déployés dans la zone actuellement inhabitée  qui se trouve de part et d'autre de l'actuelle route de Basse Sambre, entre la rue des Hayettes, le sentier de la Ferme et la voie expresse R3.
    Les 3000 Dragons d'Exelmans devaient se trouver au niveau de l'actuelle rue de Gilly qui passe sous le R3.
    L'ancien bois de Fayt au travers duquel les troupes françaises sont montées à l'assaut correspond à l'espace actuel entre l'autoroute et la rue de la petite Hollande et la rue de la Poudrière.
    Le Moulin Delhatte devait se trouver vers la rue Malacord ou la rue du Moulin de Chatelineau.
     

     
    3) Les combats à partir de 18h00.

    A 18 heures, deux colonnes d'infanterie (peut-être trois) montent à l'assaut du plateau (5), deux batteries d'artillerie du 3e corps sont au sud de Gilly, Grouchy et Exelmans sont à droite et Pajol est en réserve.


    Selon Wagner, une colonne se dirigeait vers le 3e bataillon du 6e régiment de Prusse occ., la seconde vers le 2e bataillon du 2e régiment landwher de Westphalie.
    Dès les premiers contacts, Pirch fait replier son artillerie et les 2e bataillons du 2e et 28e vers les bois de Triche-Heye, sous le couvert des deux bataillons de fusiliers du 28e et du 6e régiments et des Dragons de von Woisky (6). 


    Voyant les prussiens se replier, Napoléon donne l'ordre à Letort de les poursuivre et de charger avec son régiment de Dragons. Il semble que celui-ci ne prend pas le temps de les rassembler et part avec un seul escadron(7) (200 cavaliers), il monte vers Sart-Allet et charge les deux bataillons qui parviennent cependant à se replier dans le bois de Triche-Heye.
    Au même moment, des dragons d'Exelmans attaquent et écrasent les dragons du colonel Woisky.


    Pendant ce temps, les deux bataillons de fusiliers se replient sur près de 1200 mètres vers Pierreronchamp et les bois situés en arrière. Ils sont atteints par les 700 dragons de la Brigade Vincent d'Exelmans(8)  , le 3e/28e (major Müller) recule en carré mais à la troisième charge de cavalerie il perd les deux tiers de ses hommes(9) .


    Le 3e/6e (major von Henne) est également chargé à trois reprise par la cavalerie à moins de 500 mètres du bois, formé en carré il parvient à se dégager sans trop de perte derrière Pierreronchamp et le bois de Lambusart. La division de Dragon Chastel  participa à cette poursuite. 
    Il semble que le général Letort fut tué près de Sart-Allet, en bordure du bois de Triche-Heye(10) , par une balle provenant d'un bataillon du 28e régiment de Berg.

    Selon le rapport de Grouchy de 22.00 hrs, les dragons d'Exelmans, en partie à pied, ont refoulé et poursuivit une cavalerie prussienne reformée et le reste du 3e bataillon du 28e dans le bois de Lambusart. La cavalerie Pajol chasse les bataillons repliés sur la route de Fleurus (les 2e/28e et 2/2e) et font un grand nombre de prisonniers (11).


    Selon A. Wagner(12),  Zieten avait en effet détaché en secours les 600 dragons du Brandebourg de la cavalerie de réserve de Röder, sans doute depuis Lambusart ou Farciennes. Les différents bataillons repliés de la 2e brigades PirchII prirent position à Lambusart avec quelques bataillons de la 3e brigade Jagov. Un échange d'artillerie légère termine la journée.

    A 20 heures, l'Empereur quitte le champs de bataille et rentre à son quartier général à Charleroi, dans l'hôtel du maitre de forge nommé "Puissant", où il se couche quelques heures.
    Grouchy a prétendu à postériori qu'il avait voulu poursuivre et prendre Fleurus avant la nuit avec l'aide de l'infanterie de Vandamme, mais que celui-ci avait déjà donné l'ordre de bivouaquer(13) . Ceci n'apparait pas dans son rapport de 22.00 hrs.

    « Au village de Campinaire, le 15 juin 1815, à dix heures du soir.
    « Sire,
    « J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Majesté que le corps de cavalerie du général
    Excelmans, auquel j’avais donné ordre de déborder l’aile gauche du général Ziehten, en position au-delà du village de Gilly, et couvert par un ravin profond et un ruisseau fangeux, a franchi ces obstacles et culbuté la cavalerie prussienne, enfoncé quelques carrés d’infanterie, et a fait un bon nombre de prisonniers. La cavalerie ennemie s’étant ralliée, et protégée par le feu de son infanterie qui s’était reformé à la lisière du bois de Lambuzard, a essayé de se reporter en avant ; mais elle a été refoulée dans le plus grand désordre dans le chemin qui traverse le bois, et poursuivie au loin par nos dragons dont quelques compagnies ont mis pied à terre et contenu à la lisière du bois de Ransard l’infanterie ennemie, donnant ainsi au corps du général Vandamme le temps d’arriver.
    « Le général Pajol, à la tête du premier corps, a chassé l’ennemi de la route directe de Gilly à Fleurus, lui a fait bon nombre de prisonniers et s’est non moins distingué que celui du général Excelmans dont je ne puis assez faire l’éloge à Votre Majesté.
    « C’est au cri de vive l’Empereur, et avec un véritable enthousiasme, que les troupes ont abordé l’ennemi.
     « Je suis, etc., etc.
    « Le maréchal Grouchy»



    4) Les positions au soir du 15 Juin.

    •    Les brigades prussiennes du 1er corps prennent finalement position entre Bry et la ferme de Fays. La cavalerie de réserve de Röder bivouaque en arrière de Fleurus. Zieten laisse à Fleurus deux bataillons du 7e régiment de Prusse (800 hommes).

    •    Finalement les cavaleries de Pajol et d'Exelmans bivouaquent à trois kilomètres de Fleurus, en première ligne entre Lambusart et le cabaret de Campinière où Grouchy a son QG:
    Une division de Pajol est à Lambusart, l'autre à Campinaire, au carrefour dit "de l'arbre Frère Henri"
    Une division d'Exelmans à la ferme de Fontenelle, l'autre à Lambusart.
    La cavalerie lourde (4e corps) de Milhaud est entre Charleroi et Chatelineau.
    Le corps de Kellermann est encore au sud de Charleroi.


    « Au maréchal Soult,
    « Campinière, le 16 juin, 3 heures du matin.
    « Monsieur le Maréchal,
    « Veuillez, je vous prie, rendre compte à l’Empereur que les quatre corps de cavalerie sont placés de la manière suivante :
    « Le corps du général Excelmans a une de ses divisions à Lambusard, et la deuxième, sur la route de Gilly à Fleurus, en avant de l’embranchement de Campinière.
    « Le corps du général Pajol a une de ses divisions à Lambusard, et l’autre en avant du défilé de Rondchamp.
    « Le comte de Valmy, commandant le 3e corps ne m’a pas encore fait connaître son emplacement mais je présume qu’il a rallié sa 2ème division.
    « Le 4e corps doit se trouver contre Charleroy et le point où j’ai fait charger les carrés d’infanterie Prussienne.
    « Je n’ai point encore les rapports des pertes qu’ont faites les 1er et 2e corps dans la journée d’aujourd’hui ; je les ai demandés, et vous les enverrai dès qu’ils me seront parvenus.
    « Le total des prisonniers faits par la cavalerie dans la journée d’hier, est de 8 à 900 hommes.
    « Agréez, etc.
    « Le maréchal Grouchy»

    Pour le 3e corps d'infanterie Vandamme:
    la division Lefol est à la ferme "Wainage" au nord du bois de Farcienne,
    la division Habert est entre la ferme "Fontenelle" et la route de Gilly-Fleurus
    la division Berthezène est dans le bois de Sandrouin (arrive à 19.00 hrs)
    la division de cavalerie Domon est près de Fontenelle où Vandamme a son QG.
    La Garde Impériale se trouve sur 4 km le long de la route Charleroi-Gilly.
    La Jeune Garde est dans Gilly et la cavalerie lourde au carrefour près de "Belle-Vue".

     

    La bataille de Gilly du 15 juin 1815

     

    Notes & sources:

    (1) Die Geschichte des 28.Regiments. In: Special ABN, nr.65 p.14 Report of major Von Quadt (28th regiment). In: KA, VI.E.7.I.74 in GSA,VPH-HA,VI nr.VII.nr.3C.p.23 Pflugk Harttung, J.von In: GSA, VPH-HA VI,nr.II.5.p.15 Neff, W. - Geschichte etc. 22 - 23

    (2) sur les 600 hommes du 3e bataillon, 120 tués, 400 blessés ou prisonniers et 80 rescapés. (rapport de PirchII)
    (3) Damitz, "histoire de la campagne de 1815" Journal des sciences militaires, p51 & Wagner A. : "La campagne de l'Armée Prussienne en Belgique en 1815"
    (4) sauf le 1er régiment de Hussards (525 cavaliers) qui a été envoyé vers Gosselies.

    (5) La composition de ces deux colonnes est incertaine, sans doute 9 bataillons de la division Lefol.
    (6) Reiche Ludwig von :"Memoiren Des Koniglich Preussischen : Th. Von 1814 Bis 1855, Zweiter Theil" (Leipzig, 1857) p164

    (7) voir Gourgaud
    (8) Grouchy, E. "Relation succincte" 3e série p.16 Exelmans mentionne le rôle des 15e et 20e régiments de Dragons de Vincent.
    (9) Reiche L. p165. et Rapport de PirchII p.31: Sur 600 hommes du 3e bataillon, 120 furent tués, 400 blessés ou faits prisonniers et 80 rescapés.
    (10) Kaisin, J. "Annales historiques de la commune de Farciennes" (Tamines, 1889) p.385
    (11) il est question de 800 à 900 prisonniers selon Grouchy dans son rapport du 16 juin 3h du matin (voir plus loin)

    (12) Wagner A. "La campagne de l'Armée prussienne en Belgique en 1815" (Berlin 1825) p.16
    (13) d'après le général Le Senecal, chef d'état-major de Grouchy: Senecal C., "Général Le Sénécal, Campagne de Waterloo", Philadelphia (1818)

     

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