• L’Électorat du Hanovre à la fin du 18ème siècle

    Depuis 1714, le prince héritier du Hanovre est devenu Georges 1er d’Angleterre.

    A partir de cette date, la principauté sera propriété personnelle du Roi d’Angleterre et donc fortement liée politiquement et économiquement à la couronne britannique.

     

    1 - Le Hanovre et le Saint Empire Romain Germanique

    A l’époque de la révolution française, l’Électorat du Hanovre est un des composants du vaste puzzle que constitue le St Empire Romain Germanique hérité du Moyen Age.

     

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle


    Celui est composé d’une part de neuf états dont les princes étaient Électeurs de l’Empereur : Électorats de Hanovre (roi d’Angleterre), de Brandebourg (roi de Prusse), de Saxe, de Bavière, de Bohême, du Palatinat du Rhin, de Mayence, de Trèves et de Cologne ;

    et d’autre part une multitude de royaumes, duchés, comtés de tailles très variables, l’archi-duché d’Autriche (le plus important en population) et les Pays-Bas Autrichiens, les duchés de Mecklenbourg, Brunswick, Hesse-Cassel etc.

    La Suisse et la république Vénitienne se trouvaient aux frontières sud, la France et le Royaume-Uni des Pays-Bas à l’Ouest, les royaumes de Prusse, de Pologne et de Hongrie à l’Est.


    2 - Les villes et principautés de l’Électorat du Hanovre

    L’Électorat regroupe les territoires des principautés

    de Göttingen et Grubenhagen (Osterode) au sud,

    de Calenberg (Hanovre et Hameln), et Lünebourg à l’Est (Lüneburg, Celle, Bergen, Burdorf),

    de Hoya et Diepholz à l’Ouest,

    de Verden et Brême au Nord, Lauenbourg à l’embouchure de l’Elbe,

    auxquelles s’ajoutera Osnabrück à l’Ouest en 1803

    .
    Le Brunswick et l’Hildesheim indépendants séparent Göttingen du reste de l’Électorat.
    Les villes (ports) dites Hanséatiques de Brême, Hambourg et Lubeck sont indépendantes.

     

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    3 - La situation après 1789

    La révolution Brabançonne de 1787-1789 avait chassé les autrichiens des Pays-Bas autrichiens et avait établi l’éphémère Confédération des Etats Belgiques Unis en 1790, suivi d’une courte restauration autrichienne.

    De 1793 à 1795, les opérations militaires des troupes révolutionnaires françaises contre les autrichiens aux Pays-Bas méridionaux aboutissent à l’annexion des états belges début 1795, avec la constitution de neuf départements français.
    Le St Empire Romain Germanique et le Hanovre se déclaraient neutre vis-à-vis de la France en 1795.
    La même année, la guerre entre la France et la Prusse prenait fin par le traité de Bâle. (Cession à la France des duchés de Clèves et Gueldre au nord entre Meuse et Rhin)

     

                          carte de l'Empire Germanique en 1795 au traité de Bâle (électorat de Hanovre en vert)

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    Le Hanovre au début du 19ème siècle

    Comme la plupart des territoires de l’Europe à cette période, le destin du Hanovre entre 1800 et 1815 est fortement lié aux multiples campagnes militaires de Napoléon qui l’opposèrent à l’Angleterre et à ses différents alliés sur le continent.
    Durant la première décennie, le Hanovre va connaître des occupations soit françaises soit prussiennes, en particulier pour le contrôle des ports des villes hanséatiques de Brême, Hambourg et Lübeck, pour atteindre les principaux alliés de l’Angleterre sur le continent, ou pour assurer le blocus des îles britanniques.

     

    1 - La 2ème coalition de 1799-1802


    La 2ème coalition, formée à l’instigation de la Grande-Bretagne, réunissait également la Russie, l’Autriche, l’empire Ottoman et la Suède contre la France et la Prusse.

     
    Pendant la guerre de la 2éme coalition contre la France, Napoléon demande à ses alliés Prussiens d’occuper le Hanovre (lié aux Britanniques).
    Ainsi, en Avril 1801, Hanovre est envahie par 24.000 Prussiens, qui se retirent rapidement après leur défaite de Copenhague contre les Suédois.
    Finalement durant l’année 1801, l’Autriche, Naples, la Turquie puis la Russie signent des traités de paix avec la France de l’Empereur Napoléon de retour d’Égypte.


    Le 25 mars 1802, le traité d’Amiens consacre la paix entre l’Angleterre d’une part et la France, l’Espagne et les Pays-Bas d’autre part.
    Toutes les possessions des uns et des autres prises pendant la guerre sont restituées : entre-autre la France doit évacuer Naples, Rome et la Hollande, l’Angleterre Malte.
    La « paix d’Amiens » ne dure qu’un an ; Malte n’est pas évacuée, la Hollande non plus, Napoléon poursuit sa politique d’annexion en Europe ainsi qu’une politique de protectionnisme économique qui bloque les débouchés industriels britanniques et leurs importations agricoles du continent.

    2 - Le conflit Franco-britannique de 1803-1805


    Ainsi le 17 mai 1803 les britanniques saisissent des navires de commerce français et leur marchandises.
    Le 23 c’est la déclaration de guerre, la marine anglaise occupe les colonies françaises des Caraïbes et d’Indes et bloque les escadres françaises dans les ports.


    En représailles, le 27 Mai les troupes françaises du Général Mortier envahissent le Hanovre, bloquent les ports de la Weser (Brême) et de l’Elbe (Hambourg) et les échanges entre l’Angleterre et le continent.
    L’armée hanovrienne est désarmée, armes et chevaux confisqués, en juillet 1803 il n’y a plus d’armée.

    3- La 3ème coalition de 1805.


    Sous la menace d’un débarquement des troupes françaises depuis Boulogne, la Grande-Bretagne organise à partir d’Avril 1805 une nouvelle coalition, réunissant la Russie puis l’Autriche et la Suède en octobre, avec pour objectif de libérer le Hanovre, la Hollande et l’Italie.
    A l’automne 1805, 40.000 Britanniques Suédois et Russes s’emparent de Hanovre que les forces françaises venaient de quitter pour une campagne en Autriche.


    Malgré la défaite de Trafalgar en octobre 1805 infligée par l’Amiral Nelson sur la flotte franco-espagnole, Napoléon inflige une défaite humiliante aux coalisés à Austerlitz le 2 Décembre ; l’armistice est signé le 6. Le traité de Presbourg du 26 Décembre affaibli considérablement l’Autriche qui se voit réduite d’un quart.

    4- La 4ème coalition de 1806-1807.

    Celle-ci réunit l'Angleterre à la Russie, la Suède et la Prusse.
    Napoléon tente cependant d’intégrer la Prusse à son système continental anti-britannique en lui offrant le contrôle du Hanovre (traité de Paris de février 1806) en échange d’autres territoires et de la fermeture des ports de Prusse aux britanniques.
    Le 12 Juillet 1806, le St Empire Romain-Germanique est dissout, Napoléon créé la Confédération du Rhin, une association de 16 états allemands sous la protection de la France. (Les Royaumes de Bavière, de Wurtemberg, de Saxe, Grands Duchés de Bade, de Hesse de Wurtzbourg etc).

                    

                            carte de l’Allemagne en 1806 (Prusse et Hanovre; Confédération du Rhin) 

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     
    Le titre d’Électeur du Brandebourg devient celui de Roi de Prusse.
    Cependant celui-ci refuse cette nouvelle organisation de l’Allemagne, il mobilise et se retourne contre la France en Septembre, il est finalement défait à la bataille d’Iéna en Octobre 1806 et la France reprend le Hanovre.

    La Russie affronte seule la France durant la campagne de Pologne de l’hiver 1806-1807.
    En novembre Murat entre à Varsovie abandonnée par les Russes de Bennigsen repliés à l’Est de la Vistule.
    Les 13 et 14 Juin 1807 Napoléon et ses 80.000 hommes écrasent les 60.000 russes de Bennigsen à Friedland.

    Le Traité de Tilsit signé au mois de Juillet entre Napoléon et le Tsar Alexandre met fin à cette 4ème coalition. La Russie s’allie à la France et adhère au blocus contre l’Angleterre, la Prusse perd la moitié de ses territoires et de sa population à l’ouest de l’Elbe et en Pologne.

    Napoléon établit d’une part un Royaume de Westphalie en réunissant les territoires cédés par la Prusse à la France avec des états germaniques, royaume qu’il confie à son frère cadet Jérôme Bonaparte et d’autre part un Grand Duché de Varsovie qui revient au roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier.

     

                carte de l'Allemagne de 1807  (Hanovre, Royaume de Westphalie, Confédération du Rhin, Grand Duché de Varsovie, Prusse, Autriche)

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    5 - Le Royaume de Westphalie

    Il comprend les états de Brunswick-Wolfenbuttel, la partie d'Alt-Marck, et celle du pays de Magdebourg, qui sont situés sur la rive gauche de l'Elbe ; le territoire de Halle ; le pays d'Hildesheim, et la ville de Goslar ; le pays de Halberstadt ; celui de Hohenstein ; le territoire de Quedlimbourg ; le comté de Mansfeld ; l'Eischfeld avec Trefurth ; Mulhausen ; Nordhausen ; le comté de Stolberg-Wernigerode ; l'état de Hesse-Cassel, avec Riteln et le Schauenbourg, non compris le territoire de Hanau et le Catzenellenbogen sur le Rhin ; le territoire de Corvey ; Goettingen et Grubenhagen, avec les enclaves de Hohenstein et Elbingerode ; l'évêché d'Osnabruck ; l'évêché de Paderborn ; Minden et Ravensberg ; et le comté de Rietber-Kaunitz.

     

    En 1807, le royaume est d’abord divisé en huit départements sur le modèle français :

    Le Weser (Osnabrück), le Hartz (Heiligenstadt), l’Elbe (Magdeburg), la Fulda (Cassel), la Leine (Göttingen), la Saale (Marburg), l’Oker (Brunswick) et la Werra (Marpourg), et est doté d’une administration et de lois modernes, d’une constitution écrite.

     

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    Le 14 janvier 1810, par le traité de Paris, le royaume de Westphalie s'agrandit au nord par l'annexion des dépendances hanovriennes de Brême (évêché), Verden, Hoya, Diepholz et Lunebourg en entier, ainsi que de la partie septentrionale de la principauté de Calenberg.
    Quelques mois plus tard, les nouveaux territoires donnèrent naissance à trois nouveaux départements : Aller (Hanovre) qui correspond à Calenberg et Hanovre, Elbe Inférieure (Lüneburg) et Nord (Stade).

    Mais quelques mois plus tard après l’annexion à l’Empire Français du royaume de Hollande en juillet 1810 et afin de consolider le blocus des iles anglaises, l’administration napoléonienne créé un certain nombre de départements « Hanséatiques » dès janvier 1811, en partie au détriment de départements du royaume de Westphalie : Les Bouches de l’Elbe, les bouches du Weser, l’Ems supérieur, la Lippe et d’autres départements plus au sud en Hollande.

    Ainsi le département des Bouches de l’Elbe comprend les 4 arrondissements de Hambourg, Lübeck, Lünebourg et Stade.
    Celui des Bouches du Weser les arrondissements de Brême, Nienburg, Oldenbourg et Bremerlehe.
    Ces villes font à ce moment partie de l’Empire Français jusqu’en 1813.

    Plus au sud, les huit départements de Wesphalie de 1811 sont donc :
    Hartz (Halberstadt), Elbe (Magdeburg), Fulda (Cassel), Leine (Göttingen), Saale (Marburg), Oker (Brunswick), Werra (Heiligenstadt), et Aller (Hanovre).


    LES ARMEES DE WESTPHALIE jusqu’en 1813

    L’article 5 de la constitution de 1807 installe le Royaume de Westphalie dans la Confédération du Rhin et à ce titre, l’engage à fournir un contingent de 25 000 hommes, ce qui ne fut pas une mesure populaire.

    Ainsi des troupes Wesphaliennes prirent part aux différentes campagnes militaires de Napoléon :

    En Espagne de 1808 à 1811.
    Dès le printemps 1808, Napoléon demanda à son frère Jérôme, Roi de Westphalie, de lui envoyer des troupes pour la Campagne d’Espagne.
    Un bataillon westphalien (1000 hommes) fut promptement organisé et envoyé au Corps d’Observation des Côtes de l’Océan du Maréchal Moncey.
    Au début de 1809, sont également envoyés en Espagne une division d’infanterie (4500 hommes) du Général Morio, et un régiment de chevau-légers de 3 escadrons et 487 sabres.

    En Autriche en 1809 :
    Les Westphaliens formèrent le Xème Corps de la Grande Armée sous les ordres de leur roi Jérôme avec deux divisions et 7600 hommes. Cette campagne peu glorieuse réduit d’au moins 2500 hommes les effectifs.

    Après 1809, Jérôme reconstruit son armée, la développe pour créer le VIIIème Corps d’Armée, véritable " joyaux " des armées westphaliennes du Premier Empire.

    En Russie en 1812 :
    Le VIIIème Corps passa sous le commandement du Général Junot après le départ fracassant de Jérôme pour son royaume.
    En Juin 1812, cette armée compte deux divisions d’infanterie d’un total de près de 15000 hommes et une cavalerie de 1800 hommes, effectifs déjà réduits de moitié début Septembre avant la bataille de la Moskowa/Borodino puis la prise de Moscou.

    A la suite de la retraite catastrophique de Novembre, seuls 30 000 hommes reviendront de Russie en Décembre, dont seulement 600 Wesphaliens !


    En Allemagne en 1813 :
    Après le désastre de Russie, les seules unités constituées westphaliennes étaient le 4ème et 5ème de Ligne (garnison Kustrin) et le 1er de Ligne (garnison de Danzig).

    En avril 1813, la 37ème division du Général Hammerstein est constituée de 4500 hommes.
    Cette division n’aura pas le temps d’entrer en ligne avant la bataille de Bautzen (Mai 1813) et l’armistice de quelques semaines qui suivi.
    Avec la reprise des hostilités et les signes de défections des " allemands ", Napoléon préféra répartir ses alliés allemands dans les différents corps français, mais la désertion fut très importante pour l’infanterie.
    Les chevau-légers après avoir combattu à Gross Beeren et Dennewitz, se couvrirent de gloire à Leipzig le 18 octobre alors qu’ils ne formaient plus qu’un escadron de 160 sabres.
    Le régiment des fusiliers de la Garde fut amalgamé au restant de 4 compagnies de Grenadiers de Ligne pour former un bataillon de Garde Westphalienne (effectif d’environ 500 hommes)

    Avec la défaite de Leipzig d’octobre 1813 et l’invasion du Royaume par les alliés, l’armée Westphalienne disparu. La seule unité westphalienne (ou plutôt en partie), est le régiment des Hussards " Jérôme Napoléon ", qui fut introduit dans l’armée française au titre de 13ème Hussard.
    Ce 13ème Hussards présent dans la brigade Subervie de la 3ème division légère du Vème Corps de Cavalerie (Milhaud) était fort de 232 sabres au 20 février 1814 ; il fut anéanti à la bataille de la Fère-Champenoise le 25 mars.

    Les revenants de l’armée westphalienne de 1813, et surtout la garde nationale furent organisés plus tard en régiments de Landwerh westphalienne (5 régiments) qui combattirent à Ligny et à Waterloo (1815) dans l’armée prussienne, notamment contre leur ancien Monarque, redevenu général de Division.

     

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  •  Article en cour d'écriture

    Les positions autour du village de Ligny

    Les unités Prussiennes sont disposées au nord et à l'intérieur du village:

    Pour les unités du 1er Corps Ziethen:

    1- Brigade von Steinmetz

    A partir de 14h les 12e et 24e RI étaient devant St Amand face à l'ouest, de part et d'autre du chemin qui mène à "l'Arbre de Brochechat ". Le 1er Régiment de Westphalie Lwr était en arrière en réserve. La batterie d'artillerie à pied n°7 était à gauche en première ligne.

    2- Brigade von Jagow:

    Vers 14h, le 29e RI de von Hymenn avait déplacé ses 1er et 2e bataillons vers St Amand, le 3e bataillon de fusiliers fut positionné vers les carrières à l’ouest de Ligny

    Le 7e RI de Prusse : le bataillon de fusiliers est également envoyé aux carrières à l’ouest de Ligny, les deux autres bataillons sont en réserve en 2e ligne entre Ligny et le Bois au Loup.

    Le 3e RI Westphalie Lwr: le 2e bataillon est envoyé à St Amand, le 1er et 3e sont en réserve à l’est de la route allant de Ligny à Sart Malet, en deux lignes avec le 7e RI.

    La batterie d'artillerie à pied n°8 est à l'ouest de Ligny près des carrières, sur une hauteur en arrière du château.
     

    3- La Brigade Pirch(II) se trouvait entre le moulin de Bussy à Bry et la Haye de St Amand; en première ligne le 28e RI et le 2e RI Westphalie Lwr, puis le 6e RI de Prusse, puis les 4 escadrons de la cavalerie de Westphalie entre Ligny et St Amand en troisième ligne.

    Sa batterie d'artillerie à pied n°3 était devant la brigade près de Bry.

    4- Peu avant 15 heures, la Brigade de von Henckel du 1er corps a finalement reçu l'instruction d'occuper le village:

    Le 19e RI:  les 1er et 3e bataillons sont positionnés à l’ouest de Ligny au vieux Château, le 2e bataillon (von Bünau) est en réserve au nord-est de Ligny en lien avec le 3e corps.

    Le 4e RI Lwr:  les 2e et 3e bataillons sont à l’est de Ligny, au niveau de l’église, le 1er bataillon (von Zastrow) est en réserve en arrière de von Bünau.

    La batterie d'artillerie à pied n°15 est à l'est de Ligny, sans doute à l'angle du chemin menant à Sombreffe et celui vers le Batty St Croix

    5- Les 6 régiments de cavalerie de Von Roeder étaient en arrière de Ligny, disposés en deux lignes, face au sud-est. Sa batterie à cheval n°7 se trouvait à coté du régiment de Hussards de Silésie de Treskow et la n°2 en arrière de sa division.

    6- L'artillerie de réserve de Von Rentzell avait deux batteries près du village de Bry, une batterie devant la ferme de Bussy, une batterie n°2 entre Ligny et St Amand faisant face à St Amand, la batterie n°6 à 250m face à St Amand avec deux pièces dirigées vers Ligny.

     

    Pour le 2e Corps Pirch(I)

    1- La 6e Brigade von Krafft est positionnée en trois lignes entre Bry et la route Namur Bruxelles, face au sud.

    2- La 7e brigade von Brause est à l’est de von Krafft, au nord de la route.

     3- La  8e Brigade von Langen  est maintenant à l’ouest de Sombreffe, au sud de la route vers Bruxelles, depuis que le 3éme corps est arrivé sur Sombreffe.

     

    Les unités du 4ème corps de Gérard.

    L'armée du Général Gérard n'est arrivé de Châtelineau que vers midi passé; Gérard lui même manque de peu d'être capturé lorsqu'il arrive directement sur Sombreffe, croyant sans doute y trouver déjà Napoléon comme convenu (celui-ci lui demandait dans son ordre du matin de ne pas passer par Fleurus).

    Finalement la division Hulot arrive la première à 13h (*), puis les divisions Pêcheux et Vichery vers 14h qui prennent position face à Ligny.

    Rappelons que ces dernières avaient passé la nuit sur la rive droite de la Sambre, qu'elles avaient eu à la franchir sur un seul pont, le matin avant de parcourir les 8 km entre Châtelineau et Fleurus en un peu plus de 3 heures. L'ordre de mouvement devait pourtant avoir été reçu par Gérard avant 8h00 le matin, soit 6 heures avant!

     

    La bataille de Ligny (2ème partie)

     Plan des positions Prussiennes et Françaises autour de Ligny vers 14 heures, avant le premier assaut.


     

    Le premier assaut sur Ligny:

    Peu après l'attaque sur St Amand, vers 15h15, le général Gérard lance les hommes de la brigade Rome de la 12e division Pécheux sur Ligny en trois colonnes.(les 30e et 96e de ligne soit 3000 hommes) 


    La première aborde le village du coté est, puis une au centre (30e de ligne) en direction de l'église et du cimetière, puis la 3e du coté du vieux château. Les trois tentatives sont repoussées par les 2e bataillon du 19e régiment et 3e bataillon du 4e régiment.
    Les deux bataillons restants de la brigade Henckel prennent ensuite part au combat.

    La colonne du centre(*) menée par le colonel Ramanel, dont le 30e de ligne, parvient plus avant à l'intérieur du village, d'abord en traversant les haies, passant par un chemin creux près de la ferme de la Tour à 250 m à l'est de la ferme d'En Haut jusqu'à la place de l'église, et se trouve prise sous le feu nourri de l'artillerie et de l'infanterie, en face et par les flancs. En peu de temps, le 30e du colonel de Rumigny perd 700 hommes et officiers (la moitié de son effectif). Celui-ci bat en retraite en désordre.
    (*)Charles-François François " Journal du capitaine François: Vol 1" Tallandier, 1984 - p881

    La colonne de l'ouest est arrêtée par la 10e compagnie du 19e régiment.

    Pécheux contre attaque ensuite après une préparation d'artillerie.
    Deux autres attaques seront sans succès.(*)
    (*) Wagner , Report of Henckel von Donnersmarck p108, Damitz, Houssaye p169,

    L'Empereur ordonne à l'artillerie de la Garde de soutenir celle du 4e corps, les bombardements allument des incendies dans le village. Les tirs proviennent principalement de la droite et prennent en enfilade la longue rue du village.(*)
    (*) report of major général von Henckel p109

    Les deux régiments de Pécheux repartent à l'assaut une 4e fois soutenus par deux régiments de la brigade Le Capitaine de la 13e division Vichery (les 59e et 76e de ligne soit 2000 hommes supplémentaires).(*)
    (*) Houssaye, H. -1815. Waterloo p168-179

     

    La bataille de Ligny (2ème partie)

    Cette fois les français chassent les Prussiens de la rue d'En-Haut, prennent position autour de l'église, du cimetière et des alentours et les repoussent même au nord de la rivière au cours de combats acharnés.
    Le 2e bataillon du 19e régiment de von Bünau est repoussé de la route de Mont Potriaux en arrière de celle vers Sombreffe.
    Mais bientôt les Prussiens du 2e bataillon du 29e se regroupent avec un bataillon du 4e Landwehr et refont passer la Ligne au français, qui repassent les ponts de nouveau à la faveur de leur artillerie, ainsi plusieurs fois.

    Les unités Prussiennes sont retranchées dans la ferme d'En-Bas de la partie nord du village dont les murs sont impressionnants.
    Les français finissent par occuper les alentours puis le vieux château de Ligny situé à l'ouest (*)
    (*) von Reiche - Memoiren p190 Charras, Houssaye, Damitz.

    Vers 16h, Von Jagow informe Blücher de la situation critique de la brigade Henckel dans le village, celui-ci l'envoie supporter Henckel avec le reste de ces bataillons:
    Ainsi les 1er et 2e bataillons du 7e régiment et les 1er et 3e bataillons du 3e Landwehr sont envoyés successivement à Ligny.(3600 hommes)
    (*) Reiche , Zieten mentionne 6 bataillons, il semble qu'il s'agit d'un soutien et pas d'une relève.
    Les deux compagnies de Tirailleurs de Silésie prennent position dans le vieux château en partie en feu.

    Jagow à la tête des 800 hommes du 2e bataillon du 7e RI avance en colonne vers le centre du village, et le 1er par le sud, ils sont chargés au niveau de l'église et font retraite en désordre.
    Après s'être reformés ils reprennent l'église et avancent vers le sud du village par les rues étroites. Ils se retrouvent face aux colonnes de la brigade de Le Capitaine (2000 hommes des 59e et 76e de ligne) qui approchaient du village. Les échanges de coup de feu et d'artillerie durent une demi heure et beaucoup sont tués (dont le général Le Capitaine).

    En arrière de ces bataillons, les 1er et 3e bataillons du 3e Lwr (1500 hommes) avaient également progressé vers le village. Il semble que le 1er bataillon a été rappelé en arrière. Le 3e bataillon de fusiliers est rentré dans le village, et c'est opposé aux français.
    Finalement, le 3e bataillon de fusilier du 7e RI resté en réserve est appelé. Le 5e RC de Dragons de Treskow reprend sa position précédente et subit le feu ennemi.

    A ce moment le 2e bataillon du 1er RI de l'Elbe Lwr de la 6e brigade von Krafft (Damitz) a rejoint Ligny, ce qui porte à 9.900 hommes et 12 bataillons engagés coté prussiens.
    Pour sa part, le général Gérard engage sa dernière réserve, la 2ème brigade Desprez (2.000 hommes) de la division Vichery, et ainsi l'ensemble de ses deux divisions, soit près de 9000 hommes et 15 bataillons.

    Henckel ordonne une attaque générale dans la partie sud du village, le cimetière est repris par le 7e RI de Prusse puis regagnée par les français.

    Vers 17 h, Blücher envoie à marche forcée 4 autres bataillons de von Krafft de Brye vers Ligny sous le feu de l'artillerie. Il s'agit des 1er et 2e bataillons du 9e RI Kolberg et du 1er et 3e du 1er RI de l'Elbe Lwr.(*) soit en tout 4200 hommes de cette 6e brigade von Krafft qui relève les troupes de Henckel très éprouvées.
    (*) Damitz, Siborne, von Krafft,
    Les combats font rage dans le village et autour du château, la Ligne est franchie de nombreuses fois par les uns et les autres lors de combats sans merci et très désorganisés.

     

    L'intervention de la Garde - la chute de Ligny.

     

    A 17h30, l'aide de camp Gourgaud vint rendre compte à l'Empereur des difficultés du général Gérard malgré l'engagement de toutes ses réserves.

    Napoléon décide alors d'une attaque décisive de sa garde sur ce point.(4)

    Les ordres sont donnés, Napoléon va utiliser d'une part:

    - les 9 bataillons de  sa division de Grenadiers de la Garde (3800 "grognards") et le 1er régiment de Chasseurs de Cambronne (1300 hommes)

    - la Cavalerie lourde de la Garde de Guyot (1700 sabres)

    - le 4ème Corps de Cavalerie de Cuirassiers de Milhaud (2800 sabres)

    - l'Artillerie de la Garde

    et d'autre part les 6 brigades du 6ème Corps du général Lobau qui arrivent de Fleurus où elles étaient en réserve et qui se déploient devant le village à partir de 18h.

    Trois colonnes d'attaque sont formées(2) et se dirigent vers Ligny:

    1) à gauche, à l'ouest de Ligny, le 1er régiment de Chasseur de Cambronne marche en colonne de division.

    2) au centre, à 175m à leur droite, marchent en colonnes de division les 3e, 4e et 2e régiments de Grenadiers suivis par le 1er Grenadier.(3)

    3) la 3e colonne à droite des Grenadiers est formée par l'artillerie de la Garde avec 8 canons de front.

    En seconde ligne venaient la cavalerie lourde Guyot à droite et la division de Cuirassiers Delort à gauche.

    Les Cuirassiers de Wathier étaient restés en réserve à Fleurus.

     

    Cependant alors même que Napoléon faisait exécuter ces mouvements à sa Garde, il est informé par le général Vandamme qu'une colonne de trente mille hommes, que les troupes de Girard ont reconnu pour ennemie, s'avance par l'ouest vers Fleurus.( 5) S'agit-il d'un corps Anglo-Néerlandais qui aurait réussi à passer à droite de Ney, ou plutôt les unités que Ney devait détacher de Marbais le matin pour prendre Blücher à revers?

    Le mouvement des colonnes de la Garde est suspendu alors qu'elles arrivent à portée de canon de Ligny, sans doute vers 18h, où elles attendront plus d'une heure(6), le temps qu'un aide-de-camp aille reconnaitre cette colonne.

    Après avoir compris vers 18h30-19h qu'il s'agit du corps de Drouet-d'Erlon mais qu'il arrive trop au sud et qu'il ne sera pas en mesure de prendre Blücher par sa droite, Napoléon décide d'enfoncer le centre prussien à Ligny, les rejeter vers l'est et au moins les éloigner ainsi de Wellington.(1)

    Vers 19h, Napoléon se porte alors en tête de ces 9000 hommes, les batteries ouvrent le feu, la charge est sonnée sous une pluie d'orage. Après une marche en colonnes serrées de vingt minutes, les  régiments de grenadiers de la Garde pénètrent et traversent Ligny baillonnettes aux canons sans rencontrer de résistance.  (6)
    Les hommes de Pécheux et Vichery repassent la Ligne et s'emparent enfin de la ferme d'En-Bas. Les Prussiens abandonnent Ligny.

    Il est 19h30, les 2e, 3e et 4e Grenadiers émergent au nord du village, les 1er Grenadiers et 1er Chasseurs sortent coté nord-est et tous reforment leurs colonnes par divisions pour gravir la pente vers Brye. (7)

    Vers 19h30, Blücher arrive de la Haye et constate que ses troupes reculent partout au centre. La Garde à cheval, la Garde à pied et les cuirassiers de Milhaud vont s'engouffrer dans la brèche créée au centre.

    Mais le vieux maréchal n'a plus guère de réserve sous la main; Il lui reste les deux brigades de cavalerie de Röder du 1er corps Zieten, soit 32 escadrons de près de 1.900 sabres.


    Mais les Uhlans de Lützow sont repoussés par le 4e régiment de grenadiers de la Garde, Lützow fait prisonnier; l'ensemble de la cavalerie de Röder est vivement refoulée par la Garde et pourchassée par les 800 Dragons de la Garde et les 3.000 Cuirassiers de Milhaud.


    C'est au cours de ces combats que le cheval de Blücher est tué et que celui-ci se retrouve coincé sous sa monture lors d'une charge du 9e Cuirassiers.
    Mais le maréchal est miraculeusement dégagé et évacué à Mellery grâce à son aide de camp Nostitz et à des hommes du 6e Uhlans de Lützov arrivés à la rescousse.

    Le centre prussien est défait, la plus grande partie de l'infanterie se débande, mais les charges de la cavalerie de Röder permettent à Jagow, à Langen et Krafft de rallier Sombreffe et de sauver une grande part de leur artillerie.

     

     

     

     

    (*) La division Hulot avait déjà franchi la Sambre la veille, mais a tout de même mis 5 heures pour couvrir les 8 km de Châtelineau à Fleurus, si l'on considère que Gérard à reçu son ordre de mouvement à 8h.

    (2) Mauduit H. "Les derniers jours de la grande armée." Vol.II p82-83

    A. d'Avout  "L'Infanterie de la garde à Waterloo". Carnet de la Sabretache. 1905. Lettre du général Petit, (1er Grenadier) p107. (le 1er Rgt de Grenadiers comptait 1500 hommes, il sort de Ligny après les autres Grenadiers, à droite de Ligny avec le 1er Rgt de Chasseur.) - Général Christiani (2e Grenadier) idem. p111

    (3) Mauduit H. vol.II p81: Les 3e et 4e Grenadiers avaient été déplacés dès 16h de Fleurus vers Ligny, en arrière et en soutien du 50e RI de la division Hulot avec également 8 "bouches à feu".

    (4) Général Gourgaud. "Campagne de 1815" - Paris 1818. p59, &  Mauduit H. vol.II p82

    (5) Mémoires de Napoléon: "Mémoires pour servir à l'histoire de France en 1815" - Paris 1820. p96, et Gourgaud "Campagne de 1815" 1818. p59.

    (6) Mauduit H. "Les derniers jours de la grande armée." Vol.II p83. Cependant il y a 4km entre Fleurus et le devant de Ligny, ce qui a pris au moins une heure pour couvrir cette distance.

    (7) A. d'Avout  "L'Infanterie de la garde à Waterloo". Carnet de la Sabretache. 1905. p115 note du commandant Duuring (1er régiment de chasseurs)

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    2 commentaires
  • Entre Fleurus et Ligny, le terrain est une vaste plaine "mollement ondulée" dans laquelle court la rivière "La Ligne" d'ouest en est, une rivière de moins de 2 mètres de large et dont les berges sont hautes d'un mètre à un mètre cinquante.

    Plusieurs petits villages et hameaux se trouvent le long de ce ruisseau:
    Wagnelée, Le Hameau, La Haye, Saint-Amand, Ligny, Potriaux, Tongrenelle, Boignée et Balâtre.
    Un gros chemin de terre mène de Fleurus à la route pavée Namur-Nivelles, au lieu dit Le point du Jour, à un centaine de mètres à l'est de Sombreffe.

    Cette position avait été reconnue dès le 22 mai 1815 par le major Gröben du QG Prussien, de ce fait Blücher et Gneiseneau avaient choisi leur terrain et savaient parfaitement comment disposer leur troupes:

    Depuis l'après-midi du 15, Blücher était à Sombreffe et à l'aube du 16, l'armée prussienne convergeait ou se trouvait déjà à Sombreffe comme le plan le prévoyait.

    Les positions initiales Prussiennes au matin du 16 Juin:

    1)  Le 1er corps Zieten avait pris position autour de Ligny.

    -  la brigade Steinmetz à Saint-Amand

    -  la brigade Pirch2 en reserve en arrière du moulin de Bussy

    -  la brigade Jagow dans le village de Brye

    -  la brigade Henckel dans Ligny

    2)  Le 2eme corps von Pirch1 était encore à 6 km sur la route de Namur et arriva à Ligny à 12h00.

    3)  Le 3eme corps Thielmann était encore à Namur (25km environ) et arriva à Ligny à 14h00.

    4) Le 4eme corps Bülow était en marche depuis Liège et se dirigeait vers Gembloux à 40 km environ (plus de 12 heures de marche).

     

    Mouvements des Français:

    Comme vu précédemment, les ordres étaient donc les suivants pour Grouchy sur l'aile droite:

    - prendre Sombreffe si possible

    - sinon attendre l'arrivée de l'empereur

    - ne pas utiliser la jeune Garde ni la division Girard du 2ème corps qui devra marcher ensuite sur Bruxelles.

    - le 4e corps de Gérard arrive de Châtelet.

    En réalité, Grouchy ne dispose au départ que de 16.000 fantassins et 6.500 cavaliers pour prendre Sombreffe avant l'arrivée de l'Empereur et de Gérard, ce qu'il ne tentera pas.

    Napoléon donne également en même temps une série d'ordres aux différents chefs de corps:


    1) Le général Lobau commandant du 6ème corps (parti le dernier de Beaumont et resté le soir du 15 au sud de Charleroi) doit positionner les 9.000 hommes de ces trois "petites" divisions du 6ème corps "à mi-chemin de Charleroi et Fleurus", faire garder Charleroi et faire diriger tous les blessés sur Avesnes.

    2) Le général Drouot (à Gilly) doit mettre en marche la Garde Impériale (18.000 hommes) pour Fleurus. Les 2.000 cavaliers légers de la Jeune-Garde de Lefebvre-Desnouettes sont déjà détachés auprès de l'Empereur.

    3) Le général Gérard commandant le 4ème corps (en principe parti de Philippeville mais arrivé tard la veille à Châtelet) doit diriger les 14.000 hommes de l'armée de Moselle de Châtelet vers Sombreffe en évitant Fleurus.

    4) Le général Vandamme commandant le 3ème corps doit se diriger sur Sombreffe.

     

    Napoléon donne à Grouchy un rôle de coordonnateur de l'aile droite en attendant qu'il arrive lui-même entre 10 et 11 heures pense-t-il, le temps pour Grouchy d'avancer de Lambusart vers Sombreffe.

    A ce moment Napoléon n'a pas prévu que les Prussiens étaient susceptibles de se rassembler en nombre à Sombreffe.
    Il pense y rencontrer uniquement un seul corps d'armée en retraite, les 30.000 hommes de Ziethen qu'il prévoit sans doute de bousculer avec les 31.000 hommes de Vandamme et Gérard, plus 8.000 de la cavalerie de réserve de Grouchy, appuyés sans doute par les 20.000 hommes de sa Garde.

    Napoléon quitte finalement Charleroi peu après 9h00, et trouve Grouchy à Fleurus entre 10h30 et 11h00 (1).
    L'armée de Moselle de Gérard n'est toujours pas arrivée de Châtelet.

    Napoléon monte dans le moulin de Naveau, en avant de Fleurus, pour se rendre compte de la situation: il voit le 1er corps de Zieten et peut être le 2ème corps de Pirch1 le long de la route de Namur.


    A ce moment, Napoléon dispose des 8.000 hommes de la cavalerie de réserve (les cuirassiers de Milhaud sont arrivés), les 17.000 hommes de Vandamme, et les 20.000 de sa Garde.


    De 11h00 à midi, Napoléon se contente d'observer l'ennemi (qui se renforce) en attendant semble-t-il le renfort du corps de Gérard.

    La veille au soir, le général Gérard était stationné à Châtelet, sur la rive sud, hormis la division Hulot qui a bivouaqué de l'autre côté à Châtelineau.
    Avant 8h00, Napoléon lui avait rédigé depuis Charleroi l'ordre de se rendre directement à Sombreffe:

    "Monsieur le comte, l'Empereur ordonne que vous mettiez en marche le 4ème corps d'armée et que vous le dirigiez sur Sombref, en laissant Fleurus à gauche, afin d'éviter l'encombrement..."

    Ce pli a dû lui parvenir avant 9h00.
    A la vitesse d'une colonne de fantassin (2.5 km/h), la distance de Châtelineau à Fleurus (8 km) aurait pu être couverte en un peu plus de 3 heures.
    Cependant la tête de colonne de Hulot et Gérard n'arrive à Fleurus qu'à 13h00, et le reste des divisions un peu plus tard ( selon les mémoires du capitaine François du 30e régiment de ligne de la division Pécheux, ceux-ci ont pourtant quitté Châtelet dès 4 heures du matin (*) )

    (*) Capitaine François, "Le journal d'un officier français - les cahiers du capitaine François - 1792-1815" Tours 1913.

     


    Du coté des Alliés, Wellington était parti de Bruxelles à six heures du matin, était arrivé vers 10 heures au carrefour des Quatre-Bras et aux environs de Frasnes à 10h30.
    Il écrivit au maréchal Blücher une lettre qui pouvait lui laisser entendre son soutient à Sombreffe:

    « Mon cher Prince
    Mon armée est disposée, comme suit :
    Le Corps du Prince d'Orange a une division aux Quatre-Bras, l'autre à Nivelle. La réserve est en marche sur Genappe, où elle arrivera à midi. La cavalerie Anglaise sera à la même heure à Nivelle. Le Corps de Lord Hill est à Braine-le-Comte (...)
    Je ne vois pas beaucoup d'ennemis devant nous et j'attends des nouvelles de votre Altesse pour décider des opérations pour la journée. Du côté de Binche on a rien vu.
    Votre très obéissant serviteur :
    Wellington ».

    daté : des hauteurs de Frasnes : le 16 juin 1815, 10 h 30.

    En fait, à 13h00, le Duc préfère s'entretenir directement avec le maréchal Blücher et le rejoint donc au moulin de Bussy accompagné de Muffling et Dornberg. L'entrevue ne dura qu'une demi-heure, et beaucoup pensent que Wellington promit son appui à Blücher. Il aurait dit en partant "et bien, je viendrais si je ne suis pas attaqué moi-même"

     

    L'ordre de bataille des prussiens:

    Blücher avait disposé initialement ses troupes de manière à pouvoir faire front dans n'importe qu'elle direction:

    1)  Le 1er corps de Zieten est disposé en première ligne à droite (à l'ouest) face au sud, dans Wagnelée, St Amand et Ligny.
    Steinmetz : à Bry, St Amand, les Hussards au nord de Wagnelée.
    Pirch(2): entre Ligny et le Moulin de Bussy.
    Jagow: à La Haye de St Amand, Ligny.
    Henckel: dans Ligny
    -  La cavalerie de Röder est en arrière de Ligny.


    2) Le 3eme corps de Thielman qui arrive de Namur occupe la gauche (à l'est) à Sombreffe, Tongrinne, Boignée, Balâtre.
    Borcke (9è brigade) est sur la chaussée à l'est de Sombreffe.
    Kemphen (10è brigade) est à Tongrine et Tongrinelle
    von Luck (11è brigade) est au carrefour sur la route venant de Fleurus
    Stülpnagel (12è brigade) est au lieu dit "le Point du Jour" sur la route de Gembloux.
    -  La cavalerie de Hobe se trouve entre Tongrine et "le Point du Jour".


    3) Le 2eme corps du général Pirch(1) est en seconde ligne disposé sur la route de Nivelles entre le carrefour avec la voie romaine (lieu dit "les trois burettes") et Sombreffe, avec la division de cavalerie sous les ordres du général Jürgass entre la route et Bry.

    Tippelskirch (5è brigade) est le plus à l'ouest au lieu dit "les trois burettes"
    puis successivement vers l'est:

    Krafft (6è brigade)
    von Brause (7è brigade) au nord de Bry
    - et von Langen (8è brigade) juste avant Sombreffe


    4) Le 4eme corps du général Bülow est encore en marche venant de Liège et n'arrivera pas à temps pour participer à la bataille.

    Compte-tenu des pertes de la veille, Blücher dispose alors d'environ 85.000 hommes et de 216 canons. (78.513 infantry, 11.209 cavalry, 4119 artillery selon de Witt)

     

    L'aile droite: la bataille de Ligny

    Carte de situation de la bataille de Ligny le 16 juin 1815 avant 15h00
    (position des corps d'armée et des différentes unités avant l'engagement)



    L'ordre de bataille des français:

    Dès leurs arrivées à partir de 13h00, les divisions du comte Gérard prennent place dans le dispositif:

    1) la division Hulot face à Tongrenelle et Sombreffe (face au nord-est)

    2) les divisions Pêcheux et Vichery sont placées face à Ligny (face au nord-ouest)

    3) les cavaleries de Pajol et Exelmans sont placées à droite de Hulot,

    4) le 3ème corps de Vandamme est face à Saint-Amand, avec les divisions Lefol et Berthezème en première ligne (face au nord-ouest)

    5) la division Habert dans le prolongement couvre Fleurus.

    6) la division Girard est face à St Amand, à gauche de Vandamme

    7) la cavalerie de Domon couvre également le flanc gauche de Vandamme.

    8) la Garde Impériale et la cavalerie lourde de Milhaud sont à Fleurus.


    L'aile droite placée sous le commandement du Maréchal Grouchy fait donc face au corps prussien de Thielman avec:

    •    Le 1er corps de Cavalerie du général Pajol,  soit 2.500 cavaliers
    •    le 2ème corps de Cavalerie du général Exelmans, soit 2.800 cavaliers
    •    les 4.000 hommes de la division Hulot (détachée du corps de Gérard)
    •    et la cavalerie légère de Maurin du corps de Gérard (665 sabres)


    L'aile gauche et le centre sont commandés par l'Empereur:

    A l'ouest (la gauche française):
    •    Les 3 divisions d'infanterie (Lefol, Habert et Berthezene) du 3ème corps de Vandamme, soit 9.500 hommes environ.
                plus la cavalerie (Domon) de 1.000 sabres

    •    La 7ème division Girard détachée du 2ème corps à la suite de sa poursuite de Steinmetz vers Heppignies la veille au soir,  soit 4.000 hommes.

    Au centre:
    •    Les 2 divisions d'infanterie (Pecheux et Vichery) du corps de Gérard, soit près de 9.000 hommes

    En réserve à Fleurus:
    •    à l'ouest, la Garde Impériale du général Drouot, soit  20.000 hommes,
    •    dont la Jeune Garde du général Duhesme, de  4.300 hommes, déjà sur place à Fleurus.
    •    à l'est, les 3.000 cuirassiers de Milhaud.

    Napoléon dispose donc de 61.000 hommes et 258 canons en début d'après-midi;
    Le 6ème corps du comte Lobau resté à Charleroi ne sera appelé qu'après 16h00 et ne sera finalement pas engagé.



    Après avoir assigné leurs positions aux troupes sur le champs de bataille, Napoléon dicte un ordre à Ney à 14h00:

    "En avant de Fleurus, 16 juin, 2 heures
    L'empereur me charge de vous prévenir que l'ennemi a réuni un corps de troupe entre Sombreffe et Brye et qu'à 2 heures et demie, le maréchal Grouchy avec les 3ème et 4ème Corps l'attaquera. L'intention de S.M. est que vous attaquiez ce qui est devant vous et qu'après l'avoir vigoureusement pressé, vous rabattiez sur nous pour concourir à envelopper le corps dont je viens de vous parler."

    Ainsi il semble qu'à ce moment Napoléon pense encore n'avoir face à lui qu'un seul corps d'armée prussien (35/40.000 hommes) qu'il peut anéantir maintenant qu'il dispose des deux corps de Vandamme et Gérard, d'autant plus si Ney vient l'épauler dans l'après-midi en prenant à revers la droite des prussiens.

    Mais dans la demie heure qui suit, Napoléon doit enfin réaliser que l'armée prussienne ne s'éloigne pas vers Gembloux  avec le corps de Steinmetz en arrière garde, mais qu'au contraire elle se regroupe autour de Sombreffe.
    Il retarde donc l'offensive d'une heure, sans doute pour mieux observer les dispositions de Blücher.
    Il estimera que la droite prussienne "était en l'air" et portera donc le plus gros de son attaque sur cette aile plus faible.

    Un quart d'heure après le début des combats, Napoléon dicte à Soult un second courrier au maréchal Ney à Quatre-Bras:

    "... Sa majesté me charge de vous dire que vous devez manœuvrer sur-le-champ de manière à envelopper la droite de l'ennemi et à tomber à bras raccourcis sur ses derrières. Cette armée est perdue si vous agissez vigoureusement. Le sort de la France est dans vos mains. Ainsi, n'hésitez pas un instant pour faire le mouvement que l'empereur vous ordonne, et dirigez-vous sur les hauteurs de Saint-Amand et de Brye".

    Il est maintenant question d'une armée et plus d'un seul corps, Napoléon compte vraiment sur un renfort venant de l'ouest, la totalité des forces de Ney ou pour le moins la division qu'il lui avait ordonner de placer à Marbais (2)  dans l'ordre dicté au petit matin: "...une division à Marbais, afin que je puisse l'attirer à moi à Sombreffe, si j'en avais besoin..." (3)

    Ce premier ordre du matin (n° 22058) avait dû parvenir à Ney à Frasnes vers onze heures, et avait pourtant été répercuté par Ney à d'Erlon vers 12h15.
    " ...les trois premières divisions du comte d'Erlon prendront position à Frasnes. La division de droite s'établira à Marbais avec la 2ème division de cavalerie..."

    Cependant aucune division du 1er corps français ne se trouvait à Marbais à 14h00 lorsque Napoléon la réclame à Ney...

    Il semble également que l'empereur ignore tout de ce qui se passe à ce moment à Quatre-Bras.
    Fleurus / Frasnes ou Quatre-Bras = 15 km
    Marbais / Brye  = 3 à 4 km

     

    Le déroulement des combats à partir de 15.00 h.

    L'offensive française débute enfin à 15h00 par trois coups de canon tirés par l'artillerie de la Garde.

    Les affrontements vont se dérouler pendant près de six heures simultanément sur trois sites:

    le village de St Amand et le hameau de La Haye
    le village de Ligny
    les environs de Tongrine

     

    à St Amand

    La première attaque a lieu sur St Amand et voit s'affronter les troupes de Lefol et de Steinmetz, avec plus tard le renfort de Berthezène.

    La brigade de von Steinmetz regroupait 3 régiments d'infanterie d'environ 2.400 hommes chacun (diminués des pertes de la veille),
          -  le 12ème RI Brandebourg
          -  le 24ème RI Brandebourg
          -  le 1er RI Westphalie , chacun à trois bataillons
          -  plus la batterie d'artillerie n°7 de 6 pièces et un régiment de cavalerie de hussard de Silésie.

    Deux bataillons de chacun des régiments( en tout environ 4.800 hommes) se tenaient en arrière de St Amand, les 12e et 24e en première ligne et le 1er Westphalie en seconde ligne.

    Les trois autres bataillons étaient répartis l'un à Bry (12e/3) les autres au château de l'Escaille (24e/3 & 1erW/2).

    Le 4ème RC de Hussards de Silésie et la batterie n°7 étaient positionnés au nord de Wagnelée sur l'extrême flanc droit prussien.

    La division d'infanterie du général Lefol, quant à elle, regroupait à peu près le même effectif, avec 4 régiments à deux bataillons seulement:

            -   le 15ème RI léger (de Besançon)
          -  le 23ème RI de ligne (de Dijon)
          -  le 37ème RI de ligne (de Landau)
          -  le 64ème RI de ligne (de Sarebruck)

    A 15h00, le général Vandamme lance sans préparation d'artillerie les 4.900 hommes de ces 4 régiments d'infanterie, en trois colonnes d'attaque, à l'assaut du village de St Amand défendu par les 4.800 hommes des 3 régiments d'infanterie de Steimetz embusqués en arrière du village.

    L'artillerie prussienne cause des pertes sévères dans les colonnes d'attaque dans un premier temps, mais les hommes de Lefol pénètrent cependant dans le village et repoussent rapidement les quelques prussiens qui l'occupaient.

    Après la traversée du village et de la Ligne, les français sont stoppés et repoussés dans St Amand par les 4 bataillons des 12e et 24e régiments de Brandebourg postés en arrière à l'est du village, à peu près 3.100 hommes. (à droite par le 12e et à gauche par le 24e)

    Vandamme envoie alors la division de Berthezène en soutien à la gauche de Lefol, entre St Amand et La Haye.

    Deux régiments, le 86ème et 12ème de ligne, avancent vers St Amand (2.100 hommes), le 56ème de ligne se dirige vers La Haye, et le 33ème reste en réserve.

    Avec ce renfort français, les prussiens subissent de lourdes pertes, puis manquent de munitions et doivent battre en retraite.

    Steinmetz engage ses 2 derniers bataillons du 1er Westphalien restés en seconde ligne derrière St Amand. Mais finalement ceux-ci subissent également de lourdes pertes et perdent leurs officiers. Steimetz regroupe les troupes rescapées en arrière de St Amand.

    Cependant Lefol et Berthezène sont toujours empêchés d'investir totalement le village par le feu nourri de l'artillerie.
    Steinmetz lance une seconde contre-attaque avec les restes de ses troupes rassemblées, mais il ne peut que tenir des positions défensives.
    Selon Steinmetz lui même, celui-ci aurait perdu à ce moment (17h00) 2.300 hommes et 46 officiers , soit le tiers de ses hommes (4).

     

    L'aile droite: la bataille de Ligny

    Carte de situation des premiers combats à St Amand avant 17h00.

     

    A la Haye de St Amand:

    Peu après l'attaque de St Amand, une deuxième offensive va opposer violemment les troupes de la division Girard (5) et celles d'une partie de la brigade Jägow établies dans le hameau de la Haye, quelques centaines de mètres au nord de St Amand.

    Jägow commandait 3 régiments d'infanterie (à 3 bataillons), les 29è et 3è RI de Westphalie, et le 7ème RI de Prusse orientale, ainsi que la batterie d'artillerie n°8.

    Quatre des neuf bataillons défendent la Haye, dont un bataillon au château de la Haye à l'arrière gauche du hameau, soit environ 3.000 hommes. (29èW/1&2 - 3èW/1&2). Le reste est en couverture près de Ligny.

    La division de Girard est constituée de plus de 4.000 hommes de ses 4 régiments d'infanterie (chacun à deux bataillons):
    le 11e léger (de Rennes)
    le 82e de ligne (de Toulon) = la brigade Devilliers

    le 12e léger (de Chalons sur Marne)
    le 4e de ligne (de Nancy) = la brigade Piat

    Vers 15h30 donc, Girard part à l'assaut de La Haye de St Amand, en deux colonnes, Devilliers à droite et Piat à gauche.
    L'assaut de Girard est très violent et il prend rapidement La Haye et les français peuvent menacer Bry où se trouve Blücher. L'artillerie de Vandamme réplique à la prussienne.

    Blücher qui ne veut pas être contourné par sa droite (c'est par là qu'il espère l'aide des Anglo-Néerlandais), donne l'ordre à la brigade Pirch2 de marcher de Bry vers St Amand et la Haye, et aux 9 bataillons de la brigade Tippelskirch et 47 escadrons de la cavalerie de Jürgass de se porter sur Wagnelée pour prendre de flanc les français.

    Pirch(2) commandait le 6ème RI de Prusse, les 2ème et 28ème de Westphalie, ainsi que 3 escadrons du 1er RC de Westphalie.

    Aux alentours de 16h00, alors que Steinmetz lance sa contre-attaque à St Amand, les Westphaliens qui étaient les plus proches de la Haye avancent en une première ligne, le régiment de Prusse qui était près de la ferme de Bussy part en seconde ligne; la cavalerie reste près de Bussy.
    Le 12ème RI Brandebourg ( brigade de Steinmetz) repliée sur Bussy couvre le flanc gauche.

    Dans un premier temps, la première ligne des Westphaliens pénètre dans la Haye sous le feu ennemi, accompagnée par le 12e RI du colonel Othegraven, et repousse les français des deux régiments de Devilliers.

    Puis une deuxième offensive est lancée par Girard qui a regroupé ses 4 régiments contre les 6 bataillons de Westphalie de Jagöw. En face, le premier bataillon du 6e de Prusse qui était en seconde ligne est chargé de prendre d'assaut la ferme du hameau.

    Les hommes de Girard rejettent les prussiens hors du village, mais c'est au cours de cet action que Girard, Piat et Devilliers sont mortellement blessés vers 17h00

    Un deuxième bataillon du 6e de Prusse tente encore en vain de rentrer dans le village.
    Finalement, la brigade prussienne Pirch se désengage du village et se replie en bon ordre.

    Mais vers 17.00 h, Blücher se rend lui-même devant La Haye lorsque Pirch en est repoussé par la division Girard. Il reprend la tête de ses troupes dispersées et les galvanise, puis repasse la rivière et reprend le village aux soldats de la 7ème division Girard qui ont perdu leurs officiers supérieurs et près d'un quart de leurs effectifs.

     

     

    L'aile droite: la bataille de Ligny

    Carte de situation des combats à St Amand-La Haye avant 18h00.

     

    Pendant les actions de la brigade Pirch, la 5e brigade de Tippelskirch et ses 9 bataillons arrive des "trois burettes" au village de Wagnelée qu'elle doit traverser rapidement afin de prendre les français par le flanc à La Haye.

    La 7e brigade von Brause doit suivre en réserve, l'ensemble soutenu par la cavalerie de Jürgass.

    Tippelskirch s'avance avec le 5e régiment de Westphalie, le 25e régiment et le 2e régiment de Poméranie, soit environ 7.000 hommes.

    Jürgass avait reçu l'ordre d'avancer avec le plus gros de sa division de cavalerie afin d'attaquer le flanc gauche français.

    La brigade Schulenburg composée du 1er Dragons de la Reine, des 4e et 5e régiments de la Marche (16 escadrons) est positionnée en arrière de La Haye.

    Le 2e Uhlans de Silésie et le 11e Hussards de la brigade Thümen (7 escadrons pour environ 1.000 cavaliers) sont envoyés de l'autre coté de Wagnelée avec une batterie d'artillerie à cheval (n°6) et se retrouveront face aux 1.000 Chasseurs de Domon (4e, 9e et 12e Chasseurs).

    Il est probable que les Uhlans et les Hussards ont été renforcés par deux escadrons supplémentaires du 5e Hussards de Poméranie.

    Le reste des régiments, soit le 6e Dragons de la Marche, le 3e Hussards Brandebourg et le 5e Hussards de Poméranie restent en arrière à gauche de Wagnelée.

     

    Vandamme s'est aperçu de ces mouvements et fait intervenir les 5.500 hommes de la division Habert restée en retrait, ainsi que 8 pièces d'artillerie et la division de cavalerie de Domon.


    Vers 17h30, Blücher est retourné au moulin de Bussy, Steinmetz qui a subit de lourdes pertes à St Amand s'est replié entre Bry et Sombreffe.

    A La Haye, les bataillons de Jagow se sont également repliés à Bry, mais les trois régiments de Pirch sont restés à La Haye, le 6e de Prusse dans le village, le 28e Westphalien tient la ferme et le 2e Westphalien est en seconde ligne en réserve.
    Les régiments de Girard occupent le Hameau de St Amand, et quelques unités de Tippelskirch occupent Wagnelée.

     

    A ce moment, la chronologie et l'enchainement des événements est difficile à reconstituer:

    Vers 17h30 semble-t-il(*), on signale coté français une colonne ennemie arrivant par l'ouest au sud de Villers-Perwin vers Fleurus, alors que Napoléon comptait sur un renfort de Ney par la route de Nivelles pour prendre à revers la droite de Blücher.(*)

    (*) Napoléon "Mémoires pour servir à l'Histoire de France" p96

    (*) Général Gourgaud  "Campagne de 1815" Paris 1818 p59

    Dans un premier temps la rumeur provoque un début de panique dans certains rangs français. La division Girard doit évacuer la Haye, Vandamme sollicite du soutient à droite pour conserver St Amand;
    Napoléon envoie un aide de camps reconnaitre cette colonne et par précaution détache les 8 bataillons de la Jeune Garde de Duhesme en soutien à St Amand-La Haye (*), et d'autre part sécurise le flanc gauche par trois des quatre régiments de Chasseurs de la Garde et la division de cavalerie de Subervie (12 escadrons) en soutien à Vandamme.

    Les témoignages divergent pour savoir si la Jeune Garde a été envoyée avant ou après l'annonce de l'apparition de cette colonne inconnue.

     (*) Aerts, W. "Etudes relatives à la campagne de 1815 en Belgique" Bruxelles 1915. p388

    Finalement, une fois la colonne reconnue et identifiée comme française, les 3 régiments de Chasseurs de la vieilles Garde seront rappelés et envoyés vers Ligny.

    Vers 18h00 commence une contre-offensive prussienne, les batteries prussiennes ouvrent un feu d'enfer.

    Tippelskirch quitte Wagnelée en direction du Hameau appuyé par la cavalerie de Jurgass.
    La 2e brigade Pirch2 (7.000 hommes), la 7e brigade Brause (6.000 hommes) et une partie de la 6e brigade Krafft repartent à l'assaut de St Amand. Les français doivent céder, les restes de la division Girard quittent le Hameau, Lefol et Berthezene quittent la partie nord de St Amand, Habert revient à sa position de départ.

    Mais la Jeune Garde de Duhesme monte au pas de charge et repousse Tippelskirch vers Wagnelée, les chasseurs de Domon et les lanciers de Colbert repoussent les cavaliers de Jürgass .
    Puis les hommes de Girard reprennent pour la troisième fois le Hameau et Lefol et Berthezene reprennent St Amand.

    Blücher décide d'attaquer afin de rejeter la gauche française vers le centre.
    Il envoie une partie de la 8eme brigade von Langen (2e corps Pirch1) et de la 12e brigade Stülpnagel (3e corps Thielman) en renfort à Ligny.

    Puis il marche lui-même vers St Amand avec le reste de la brigade von Langen, les restes de Steinmetz, les troupes débandées, et il rejoint les trois brigades de von Brause, Krafft et Tippelskirch avec lesquelles il reprend d'assaut à la baïonnette le Hameau.

    Mais à la gauche de St Amand, il se heurte aux trois régiments de Chasseurs de la Garde alors qu'une pluie d'orage commence à tomber sur les combattants.

    A 19h30, les nuages se dissipent et Blücher quitte précipitamment la Haye pour Ligny.

     

     

     

    Notes et Sources:


    (1) horaire donné par Houssaye qui cite Grouchy.
    (2) Marbais se trouve à mi-chemin sur la route entre Quatre-Bras et Sombreffe.
    (3) Cette division aurait été à environ une heure de marche des hauteurs de Brye ou de Sombreffe, des troupes venant des Quatre-Bras auraient mis plus de 3 heures, plus le délai d'acheminement du courrier.
    (4) Repport of major general von Steimetz in: KA VLE 7.I.26; Wagner - Plane ... p33 aussi dans Mauduit, H. " les derniers jours de la grande armée Vol II p63"
    (5) l'ordre d'attaque a été donné par Napoléon selon Houssaye qui cite Lefol, ou par Vandamme selon Charras

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  • Les positions dans la nuit du 15 au 16 juin. 

    Les français


    A  3 heures (ou 5 heures?) du matin dans la nuit du 15 au 16, le maréchal Grouchy, en tant que commandant de la cavalerie de réserve, communique à l'Empereur, via le maréchal Soult les positions  de sa cavalerie à l'issue de la journée du 15 (1):

    -  Grouchy s'est établi au cabaret de Campinaire, à mi-chemin sur la route de Gilly à Fleurus.

    -  Exelmans est à coté à Lambusart et sur la route de Gilly à Fleurus, en avant de Campinaire,

    -  Pajol est à Lambusart et Campinaire,

    -  Kellermann est sans certitude près de Charleroi,

    -  Milhaud doit se trouver près de Charleroi.

    - La Garde Impériale est restée entre Charleroi et Gilly,

    - Le 3eme corps de Vandamme a bivouaqué dans la forêt devant Fleurus

    - La division du général Girard, détachée du 2ème corps de Reille, à la poursuite de Steinmetz, a passé la nuit près de Wangenies, à l'ouest de Fleurus.

    - Le 6eme corps de Lobau est resté derrière Charleroi

    - Le 4eme corps de Gérard se trouve de part et d'autre de Châtelet.

    - D'autre part, l'avant garde du 2eme corps Reille est près de Frasnes-lez-Gosselies, le reste entre Mellet et Gosselies.
     

    -  Le 1er corps d'Erlon est réparti entre Marchienne et Gosselies.

    Par ailleurs, on sait que Napoléon a passé la nuit à Charleroi,
    Il est établi qu'à 9 heures du soir la veille, Napoléon "accablé de fatigue s'est jeté sur son lit pour se reposer quelques heures".


    Les rapports de Grouchy et Ney envoyés à 22h00  sont arrivés au quartier impérial vers minuit, le rapport de Grouchy écrit à 3 heures du matin de Campinaire a dû lui parvenir vers 5 heures.
    Un officier d'ordonnance a été envoyé aux nouvelles à Frasnes-lez-Gosselies, son rapport est daté de 6 heures du matin, il est possible d'en déduire que l'Empereur  était levé dès 4 heures.

    Après une très courte nuit, Grouchy, quant à lui, s'apprête à effectuer l'ordre de l'Empereur de "poursuivre l'ennemi au delà de Fleurus et de Sombreffe", ce qu'il n'avait pu réaliser la veille au soir.


    Lettre de Grouchy à Napoléon écrite à 5 heures le 16 juin depuis Fleurus (2):

    "Je réunis en ce moment mes troupes pour effectuer le mouvement que vous m'avez ordonné sur Sombreffe".
     

    Grouchy avertit également l'Empereur par ce premier message qui doit lui être parvenu entre 6 et 7 heures, que "de fortes colonnes ennemies se dirigeant vers Brie, Saint-Amand (...) paraissent venir par la route de Namur".
    Une heure plus tard il signale de nouveau que, d'après les observations du général Girard situé à Wangenies, les Prussiens se portent en force vers les hauteurs environnant le moulin de Brye (3).

    A ce moment, Grouchy ne dispose sur place que de la moitié de sa cavalerie, (les quatre divisions de Pajol et Exelmans soit 5.300 cavaliers ) et du seul 3ème corps de Vandamme (17.000 hommes), plus éventuellement les 4.000 hommes de la division Girard.


    Les Prussiens:


    En effet, les troupes de Zieten (1er corps) ont fait une lente retraite depuis la veille  vers le lieu de repli prévu par Blücher, à savoir Sombreffe.
    Celui-ci avait écrit à Wellington la veille à midi "L'armée sera rassemblée demain dans la position de Sombreffe où j'ai l'intention d'accepter le combat."

    Ainsi dès 8h00, les 29.000 hommes de Zieten sont en position et retranchés dans  trois villages:


    La 1ère brigade Steinmetz  se trouve en arrière du village de Saint-Amand
    La 2ème brigade Pirch2 est en réserve derrière le moulin de Bussy(4) , près de Brye
    La 3ème brigade Jagow se positionne dans le village de Brye
    La 4ème brigade Henckel est à Ligny avec l'artillerie
    La cavalerie de réserve est en arrière à droite de Ligny.

    Entre 9h00 et 10h00, le 2ème corps de Pirch1 (30.000 hommes) arrive par la route de Namur et prend position au nord de Brye sur la chaussée romaine.

    Puis vers 11h00, c'est le 3ème corps de Thielmann (23.000 hommes) qui arrivera à Sombreffe et prendra position à l'est, sur la route pavée entre Sombreffe et le village de Tongrinne.

     

    Les ordres de mouvement de Napoléon


    Les rapports de Grouchy ne semblent pas avoir alarmé Napoléon qui pense toujours ne devoir affronter qu'un seul corps d'armée Prussien à Sombreffe, comme le laisse penser les ordres qu'il lui fait expédier à 8 heures:
    "...Comme je vous l'ai dit, je serai de dix à onze heures à Fleurus. Envoyez-moi des rapports sur tout ce que vous apprendrez. Veillez à ce que la route de Fleurus soit libre. Toutes les données que j'ai sont que les Prussiens ne peuvent point nous opposer plus de 40.000 hommes." (6)


    Les ordres donnés à Ney (5):

    Napoléon à Ney, 16 juin, 08.00 hrs
    « Mon cousin, je vous envoie mon aide de camp, le généraI Flahaut, qui vous porte la présente lettre. Le major général a dû vous donner des ordres, mais vous recevrez les miens plus tôt, parce que mes officiers vont plus vite que les siens. Vous recevrez l’ordre de mouvement du jour, mais je veux vous en écrire en détail, parce que c’est de la plus haute importance.
    « Je porte le maréchal Grouchy avec les 3° et 4° corps d’infanterie sur Sombreffe ; je porte ma Garde à Fleurus, et j’y serai de ma personne avant midi. J’y attaquerai l’ennemi si je le rencontre, et j’éclairerai la route jusqu’à Gembloux. Là, d’après ce qui
    se passera, je prendrai mon parti peut-être à 3 heures après midi, peut-être ce soir. Mon intention est que, immédiatement après que j’aurai pris mon parti, vous soyez prêt à marcher sur Bruxelles. Je vous appuierai avec la Garde, qui sera à Fleurus ou à Sombreffe, et je désirerais arriver à Bruxelles demain matin. Vous vous mettriez en marche ce soir même, si je prends mon parti d’assez bonne heure pour que vous puissiez en être informé de jour et faire ce soir trois ou quatre lieues et être demain à 7 heures du matin à Bruxelles.
    « Vous pouvez donc disposer vos troupes de la manière suivante : « Première division, à deux lieues en avant des Quatre-Chemins, s’il n’y a pas d’inconvénient ; six divisions d’infanterie autour des Quatre-Chemins, et une division à Marbais, afin que je puisse l’attirer à moi à Sombreffe, si j’en avais besoin ; elle ne retarderait d’ailleurs pas votre marche.
    « Le corps du comte de Valmy, qui a 3000 cuirassiers d’élite, à l’intersection du chemin des Romains et de celui de Bruxelles, afin que je puisse l’attirer à moi si j’en avais besoin. Aussitôt que mon parti sera pris, vous lui enverrez l’ordre de venir vous rejoindre.
    « Je désirerais avoir avec moi la division de la Garde que commande le général Lefebvre-Desnoëttes., et je vous envoie deux divisions du corps du comte de Valmy pour la remplacer. Mais, dans mon projet actuel, je préfère placer le comte de Valmy de manière à le rappeler si j’en avais besoin, et ne point faire faire de fausses marches au général Lefebvre-Desnoëttes, puisqu’il est probable que je me déciderai ce soir à marcher sur Bruxelles avec la Garde. Cependant couvrez la division Lefebvre par les divisions de cavalerie d’Erlon et de Reille, afin de ménager la Garde : s’il y avait quelque échauffourée avec les Anglais, il est préférable ce soit sur la ligne que sur la Garde.
     « J’ai adopté comme principe général, pendant cette campagne, de diviser mon armée en deux ailes et une réserve. Votre aile sera composée des quatre divisions du 1er corps, des quatre divisions du 2ème corps, de deux divisions de cavalerie légère et de deux divisions du corps du comte de Valmy. Cela ne doit pas être loin de 45 à 50 000 hommes.
    « Le maréchal Grouchy aura à peu près la même force et commandera l’aile droite. « La Garde formera la réserve, et je me porterai sur l’une ou l’autre aile, selon les circonstances. « Le major général donne les ordres les plus précis pour qu’il n’y ait aucune difficulté sur l’obéissance à vos ordres lorsque vous serez détaché, les commandants de corps devant prendre mes ordres directement quand je me trouve présent.
    « Selon les circonstances, j’affaiblirai l’une ou l’autre aile, en augmentant ma réserve.
    « Vous sentez assez l’importance attachée à la prise de Bruxelles. Cela pourra d’ailleurs donner lieu à des incidents, car un mouvement aussi prompt et aussi brusque isolera l’armée anglaise de Mons, Ostende, etc. Je désire que vos dispositions soient bien faites, pour qu’au premier ordre vos huit divisions puissent marcher rapidement et sans obstacles sur Bruxelles. »

    les ordres donnés à Grouchy (6) :

    Napoléon à Grouchy, le 16 juin à 8.00h


    "Mon cousin, je vous envoie Labédoyère, mon aide de camp, pour vous porter la présente lettre. Le major général a dû vous faire connaitre mes intentions; mais comme il a des officiers mal montés, mon aide de camp arrivera peut-être avant.
    Mon intention est que, comme commandant l'aile droite, vous preniez le commandement du 3° corps que commande le général Vandamme, du 4° corps que commande le général Gérard, des corps de cavalerie que commandent les généraux Pajol, Milhaud et Exelmans; ce qui ne doit pas faire loin de 50.000 hommes. Rendez-vous avec cette aile droite à Sombreffe. Faites partir en conséquence, de suite, les corps des généraux Pajol, Milhaud, Exelmans et Vandamme, et, sans vous arrêter, continuez votre mouvement sur Sombreffe. Le 4° corps, qui est à Châtelet, reçoit directement l'ordre de se rendre à Sombreffe sans passer par Fleurus. Cette observation est importante, parce que je porte mon quartier général à Fleurus et qu'il faut éviter les encombrements. Envoyez de suite un officier au général Gérard pour lui faire connaitre votre mouvement, et qu'il exécute le sien de suite.
    Mon intention est que tous les généraux prennent directement vos ordres; ils ne prendront les miens que lorsque je serai présent. Je serai entre dix et onze heures à Fleurus; je me rendrai à Sombreffe, laissant ma garde, infanterie et cavalerie, à Fleurus; je ne la conduirais à Sombreffe qu'en cas qu'elle fût nécessaire. Si l'ennemi est à Sombreffe, je veux l'attaquer; je veux même l'attaquer à Gembloux et m'emparer aussi de cette position, mon intention étant, après avoir connu ces deux positions, de partir cette nuit et d'opérer avec mon aile gauche, que commande le maréchal Ney, sur les Anglais. Ne perdez donc point un moment, parce que plus vite je prendrai mon parti, mieux cela vaudra pour la suite de mes opérations. Je suppose que vous êtes à Fleurus. Communiquez, constamment avec le général Gérard, afin qu'il puise vous aider pour attaquer Sombreffe, s'il est nécessaire.
    La division Girard est à portée de Fleurus; n'en disposez point à moins de nécessité absolue, parce qu'elle doit marcher toute la nuit. Laissez aussi ma jeune Garde et toute son artillerie à Fleurus.
    Le comte de Valmy (Kellermann), avec ses deux divisions de cuirassiers, marche sur la route de Bruxelles; il se lie avec le maréchal Ney, pour contribuer à l'opération de ce soir, à l'aile gauche.
    Comme je vous l'ai dit, je serai de dix à onze heures à Fleurus. Envoyez-moi des rapports sur tout ce que vous apprendrez. Veillez à ce que la route de Fleurus soit libre. Toutes les données que j'ai sont que les Prussiens ne peuvent point nous opposer plus de 40.000 hommes."


    Le résumé de ces instructions nous permet d'entrevoir un peu mieux le plan qui se dessine:

    1) Il est pour la première fois question de la division des forces en deux ailes et une réserve, et du commandement de l'aile droite par Grouchy. (de nombreuses polémiques ont agité les historiens concernant ces deux points, la stratégie très préméditée des deux ailes, et le fait de confier plus ou moins tôt l'aile droite à Grouchy...)

    2) L'aile gauche de Ney doit rassembler les 8 divisions d'infanterie des 1er et 2ème corps, leurs deux divisions de cavalerie légère ( Jacquinot et Piré) ainsi que les deux divisions de cavalerie lourde de Kellermann (que Napoléon lui échange avec  la cavalerie légère de La Garde de Lefebvre-Desnouettes qui était restée sur Gosselies), soit environ 45.000 hommes.

    3) Ney doit occuper le carrefour dit des "Quatre-Bras" sur les routes Namur/Nivelles et Charleroi/Bruxelles.

    4) Napoléon et la Garde prévoit de le rejoindre dans l'après-midi ou le soir, dès qu'il  en a terminé avec l'aile droite et les Prussiens... (il y a 12 km à parcourir entre Sombreffe et Quatre-Bras, ou 15 km depuis Fleurus, soit environ 4 heures de marche)

     L'objectif  principal est  clairement la prise rapide de Bruxelles:

    5) Ney  devra avancer dès le soir de 10 à 15 km vers Bruxelles pour y être dès le lendemain à 7 heures ( 30 km en tout de Quatre-Bras à Bruxelles, soit une dizaine d'heures de marche...)

    6) L'aile droite de Grouchy doit rassembler  les 6 divisions d'infanterie des 3ème et 4ème corps, leurs 2 divisions de cavalerie (Domon et Maurin) ainsi que les 6 divisions de la cavalerie de réserve (Milhaud, Pajol, Exelmans), soit près de 50.000 hommes.

    7) Grouchy doit rapidement faire mouvement vers Sombreffe où le rejoindra le 4ème corps Gérard et ses 14.000 hommes.

    8) Napoléon sera à Fleurus entre 10 et 11 heures avec la Garde et compte passer à l'attaque à Sombreffe d'un seul corps d'armée Prussien de 40.000 hommes maximum... ("Toutes les données que j'ai sont que les Prussiens ne peuvent point nous opposer plus de 40.000 hommes")

     

    Sources & notes:

    (1) original au Service Historique de la Défense (S.H.D.) n° C15 n°5.
    (2) copie au S.H.D n° C15, n°5, il existe seconde version du courrier datée de 6 heures.
    (3) copie au S.H.D C15 n°5 et Pierart, Z.J "Le drame de Waterloo" p.148
    (4) aussi appelé Moulin de Brye, Moulin de Winter, situé au nord de Ligny, entre Brye et Wagnelée.
    (5) ordre 22058 "Correspondance de Napoléon 1er" tome 28 - p289
    (6) ordre 22059 "Correspondance de Napoléon 1er" tome 28 - p291


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  •       A la suite de la déroute et l'effondrement de l'armée prussienne lors de la bataille d'Iéna d'octobre 1806, puis au Traité de Tilsit de juin 1807, le roi Frédéric-Guillaume avait entrepris dès juin 1807 la réforme de son armée: la plupart des généraux furent "limogés" (sauf Blücher), puis un service militaire  de trois ans fut institué en mars 1813:

    En plus d'une armée régulière limitée à 42 000 hommes (par le traité de Tilsit), tous les hommes de 17 à 40 ans étaient incorporables dans la Landwehr, sorte de garde nationale.

    Après leur instruction, ils pouvaient être versés ensuite dans des unités de réserve dont l'effectif n'était pas comptabilisé pour le calcul de l'armée active.

     

    Ainsi début 1815, l'Infanterie prussienne comptait 31 régiments de ligne constitués  de 12 régiments d'active, 12 régiments de réserve et 8 régiments d'origine diverses.

    Mais seuls 25 régiments de ligne furent incorporés aux 4 corps d'armées engagés lors de la campagne de Belgique (en noir dans le tableau ci-dessous).

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

    L'infanterie prussienne en 1813

    A noter qu'il existait également une garde royale (Königliche Leibgarde) constituée de deux régiments d'infanterie, deux régiments de Grenadiers, un bataillon de Chasseurs et un de Tirailleurs qui n'ont pas participé à cette campagne.

     

    Au cours de la campagne de Belgique, l'armée prussienne comptait en outre 22 régiments de Landwehr à pied et 17 à cheval, ainsi que plusieurs "corps-francs" qui s'étaient constitués en régiments de cavalerie de Prusse orientale, de Silésie, de l'Elbe et de Poméranie, la Légion germano-russe, le corps de Lützow etc...

     

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

    L'Infanterie Landwehr en 1813

     

    L'Armée du Bas-Rhin de Blücher

     

    L’armée du Bas-Rhin de juin 1815, sous les ordres du Feld-maréchal Prince Blücher de Wahlstadt, comprenait donc 4 corps d’armée.L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

     

     

    Le 1er corps d'armée commandé par le général von Ziethen

    Le 2eme corps commandé par le général von Pirch

    le 3eme corps commandé par le général von Thielmann

    Le 4eme corps sous les ordres du général comte von Bülow .

     

    Chacun de ces corps d’armée comptait quatre brigades d’infanterie équivalentes aux divisions dans les autres armées.

    Durant cette campagne, chacune des brigades d'infanterie comptait 3 régiments de 2000 à 2500 hommes, soit environ 7 à 8000 hommes par brigade.
     

    Les régiments d'infanterie de ligne était à trois bataillons de quatre compagnies : les deux premiers de mousquetaires, le troisième de fusiliers.

    L'effectif moyen des bataillons était de 820 hommes pour le 1er corps d'armée de Ziethen, soit des régiments de 2500 hommes environ, et 700 hommes environ dans les autres corps d'armée, soit des régiments de 2100 hommes environ.( )

    Les régiments d'infanterie légère avaient deux bataillons de Chasseurs (Jagers) et deux de Tirailleurs (Schutzen), également à 4 compagnies.

    Les régiments avaient deux numéros : celui du rang et celui de la province. (2e RI de Poméranie (n°1))

     

    Chaque corps d'armée comprend également une réserve de cavalerie de 2 brigades et une réserve d’artillerie (en principe 5 batteries d’artillerie chacune de 8 pièces).

    Dans chaque corps et dépendant de la réserve d’artillerie, on trouve également trois colonnes du parc, une colonne laboratoire et une compagnie de pionniers de campagne.

     

    La cavalerie était répartie dans les Corps d'armée. En principe chaque brigade d'infanterie avait un régiment de cavalerie à sa suite, et chaque Corps d'armée avait une division/brigade de cavalerie de réserve.
    La cavalerie prussienne comprenait des dragons, des cuirassiers, des uhlans et des hussards, tous à quatre escadrons.

    L'artillerie était répartie en brigades : elle avait des batteries à pied de 12, des batteries à pied de 6 et des batteries à cheval de 6, plus une batterie d'obusiers.( )

    L'armée prussienne avait de plus des régiments de landwehr en bataillons et en escadrons, et quelques formations de chasseurs volontaires (Frewillige Jagers) répartis entre les brigades.

    L'infanterie comme l'artillerie avait l'uniforme bleu, le pantalon gris. Les régiments se distinguaient par une couleur distinctive des parements ou des collets différente pour chaque province.
     

     L'Ordre de Bataille de l'Armée du Bas-Rhin (3)

     

     1) Composition du 1er corps d'armée du général von Ziethen  

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    2) Composition du 2e corps d'armée du général von Pirch(I)

     

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    3 ) Composition du 3e corps d'armée du général von Thielmann

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    4) Composition du 4e corps d'armée du général von Bülow

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    Récapitulatif  selon les auteurs:

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

    Les troupes restées en Prusse.

    Un certain nombre d'unités étaient restées en Prusse et n'avaient pas participé directement à cette campagne. Les 4 régiments de la Garde à pied et de Grenadiers et les 4 régiments de la garde à cheval du Prince von Mecklenbourg étaient à Potsdam le 4 juin et sont arrivés à Paris le 22 juillet 1815.

     

    L'Armée Prussienne de Juin 1815

     

     

    Sources & Notes

    Karl von Damitz. "Geschichte Des Feldzugs Von 1815 in Den Niederlanden Und Frankreich ALS Beitrag Zur Kriegsgeschichte Der Neueren Kriege", Vol. 1 – Berlin - dec 1837.

    August Wagner. "La Campagne de l'Armée Prussienne en Belgique en 1815 - vol 4: Recueil des plans de combats et de batailles" Berlin - 1825.

     (3) Ces tableaux compilent les données provenant de l'ouvrage de Peter Hofschröer, "The Prussian Army of the Lower Rhine 1815". (Osprey Publishing - 2014) pour les compositions et effectifs des unités, celles des ouvrages de Damitz et Wagner précités, les données de l'article de Michel Damiens concernant en particulier les noms des commandants des différents régiments: micheldamiens.wordpress.com/article/l-infanterie-prussienne-a-waterloo-3cgja7u7z8vuo-29/

     

     

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