•  1) Charleroi

     La cavalerie Pajol arrive devant le pont de Charleroi à 9 heures; le 1er régiment de Hussard tente en vain de forcer le passage entre 9h et 10h, sans le soutien de l'infanterie Vandamme qui n'est pas encore sur place.
     

    Vers 11 heures, l'Empereur arrive de Jamioulx avec la Jeune-Garde, les marins et sapeurs de la Garde.
    Vers midi le pont est rapidement déblayé, les prussiens s'étaient retirés.
     

    Après la cavalerie de Pajol, la Jeune Garde (4.100 hommes) traverse la Sambre entre 13h et 13h30 . Il semble que Napoléon déjeuna rapidement dans la ville basse (1) avant de traverser la Sambre et la ville haute de Charleroi jusqu'à un point de vue dégagé situé au nord, avant la bifurcation des routes de Bruxelles et Fleurus où se trouvait le cabaret "Belle-Vue". Il y fait une pause entre 14h et 15h30 (2).


    De Charleroi, une chaussée au nord rejoint Bruxelles à 50 km par Gosselies, Frasnes, le carrefour des "Quatre-Bras", Genappe, Mont-Saint-Jean et Waterloo; une chaussée vers l'est rejoint Namur à 40 km par Gilly, Fleurus et Sombreffe.

     

    15 juin: le passage de la Sambre

     


    Les deux divisions de cavalerie de Pajol (2.800 cavaliers) prennent aussitôt la route de Gilly en direction de Fleurus.
    Le 1er régiment de Hussard de Clary (520 cavaliers) est détaché en reconnaissance sur la route de Bruxelles vers Gosselies.
    La Garde s'est regroupée au carrefour des routes de Bruxelles et de Gilly.

    Le reste de la cavalerie de Grouchy (les 3.350 cavaliers d'Exelmans) franchit à son tour la Sambre entre 13h30 et 14h00 et remonte Charleroi jusqu'au carrefour de Gilly vers 14 heures.


    Grouchy a rejoint Pajol qui lui montre la position des prussiens à Gilly à 14h30. Puis il revient à "Belle-Vue" et trouve l'Empereur entre 15h et 15h30.
    Napoléon se porte à Gilly accompagné de Grouchy afin d'évaluer les forces ennemies, et retourne à Charleroi vers 16h00 presser l'avance du corps de Vandamme.

    Entre-temps, les trois divisions de Vandamme (16.000 hommes) ont traversé la Sambre entre 14h00 et 15h40, l'avant-garde atteint la route de Gilly à 15h00.

     

    2) Marchienne


    Plus à l'ouest, le 2e corps de Reille, arrivé à Marchienne-au-Pont à 11 heures, n'enlève le pont à la baïonnette qu'entre 12 et 13 heures et met plusieurs heures pour traverser l'étroit pont (3).

    Avant 15 heures, Napoléon est informé que le 1er Hussard est entré en contact avec de la cavalerie prussienne à Jumet, et que de l'infanterie se trouve à Gosselies. Ce qui laisse penser à Napoléon que les prussiens retraitent vers le nord et Quatre-Bras. En fait il s'agit de la brigade Steinmetz qui passe d'ouest en est à Gosselies vers Fleurus...
    Cependant, Napoléon envoie un régiment de la Jeune-Garde, les Chasseurs et les Lanciers de la Garde de Lefebvre-Desnouettes (2.000 cavaliers) et une batterie d'artillerie à cheval en direction de Gosselies afin de soutenir les 500 cavaliers du 1er Hussard.

    Napoléon apprend également que Reille a traversé la Sambre à Marchienne.
    En conséquence, à 15 heures,  l'Empereur dicte à Soult des ordres demandant à Reille et d'Erlon de marcher directement vers Gosselies.

    « En avant de Charleroi, à trois heures du soir, 15 juin 1815 » :
    « Monsieur le comte d’Erlon, l’Empereur a ordonné à M. le comte Reille de marcher sur Gosselies et d’y attaquer un corps ennemi qui paraissait s’y arrêter. L’intention de l’Empereur est que vous marchiez aussi sur Gosselies pour appuyer le comte Reille et le seconder dans ses opérations. Cependant vous devez toujours faire garder Marchiennes, et vous enverrez une brigade sur la route de Mons, lui recommandant de se garder très-militairement. »

     

    3) Châtelet


    Au même moment, Pajol informe Napoléon qu'il rencontre une forte résistance d'infanterie et d'artillerie après Gilly, à l'entrée du bois de Fleurus.
    A 15h30 un ordre écrit par Soult est envoyé à l'armée de Gérard afin qu'il traverse au plus tôt la Sambre à l'est à Chatelet et qu'il marche vers Fleurus.

    « En avant de Charleroi, 15 juin 1815, trois heures et demie.
    Monsieur le comte Gérard, l’Empereur me charge de vous donner l’ordre de vous diriger avec votre corps d’armée sur Châtelet, où vous passerez la Sambre et vous porterez en avant, en suivant la route de Fleurus, direction que l’empereur fait prendre en ce moment à une partie de l’armée, dans l’objet d’attaquer un corps ennemi qui s’y est arrêté en tête du bois de Lambusart. Si ce corps tenait encore après que vous aurez passé la Sambre, vous l’attaqueriez également. Rendez-moi compte de vos dispositions, et informez-moi si la 14e division de cavalerie est à votre suite ; dans ce cas, vous la feriez aussi avancer.»


    4)  Le repli du 1er corps prussien

    Depuis 7 heures du matin, la brigade de von Pirch(2) avait mené des combats de retardement depuis Châtelet, Dampremy, Marchienne-au-pont, Montigny, tout en se repliant sur Fleurus.
    Le 28e RI défend le pont de Charleroi jusqu'à 9.00 hrs, puis reçoit l'ordre de rejoindre le reste de la brigade à Gilly en passant par Châtelineau.


    Le 6e RI de Prusse défendait pour partie la Sambre à Montigny et Dampremy.

    Le 1er bataillon avait quitté Charleroi pour Lambusart.

    Le 2e bataillon avait été rejoint à Montigny par le reste du 3e bataillon du 2e RI et deux escadrons de Dragons de Prusse occidentale du colonel von Woïsky, puis ils s'étaient retirés à Marchienne-au-pont, puis Dampremy et Gilly.

    Le 3e bataillon était à Montigny-sur-Sambre mais se retira vers Gilly à partir de 10.00 hrs


    Le 2e RI de Westphalie landwehr: son 1er bataillon positionné à Gilly avait rejoint le 2e à Dampremy dans la matinée,
    Le 1er Régiment de cavalerie de Westphalie landwehr était initialement positionné à Moutier sur Sambre, et rejoignit directement Fleurus.
    La batterie d'artillerie à pied bivouaquait à Lodelinsart et se reporta en partie directement sur Gilly.

     

     Notes & sources:

    (1)  le "débit" d'une colonne d'infanterie de 6 hommes de front (la largeur du pont) est d'environ 10.000 hommes par heure
    (2) Chez Mr Puissant Maitre de Forge.

    (3) il y aurait fait une brève sieste sur une chaise...

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  •  1) les mouvements français

    Tard dans la soirée du 14 juin, Napoléon rédige à Beaumont l'ordre de mouvement pour les opérations du lendemain(1)


    Celui-ci prévoit le départ en avant-garde dès 2 heures et demi du matin de la division de cavalerie légère Domont (1.100 sabres) de Vandamme et des deux divisions de cavalerie légère du 1er corps de cavalerie Pajol (2.800 cavaliers) de Grouchy, depuis Beaumont et Walcourt vers Charleroi afin "d'éclairer le pays et enlever les postes ennemis"


    A partir de 3 heures du matin, le reste du 3e corps de Vandamme rejoindra le 6e corps de Lobau et la Garde Impériale en direction de Charleroi.
    Les trois autres corps de la cavalerie de Grouchy suivront le mouvement vers Charleroi à partir de 5 heures.


    Le 2e corps de Reille quittera Leers-et-Fosteau et Solre-sur-Sambre à 3 heures du matin pour être à Marchienne-au-Pont avant 9 heures.


    A la même heure le 1er corps d'Erlon quittera Jeumont et Solre-sur-Sambre en direction de Charleroi en suivant le mouvement de Reille, et en occupant Thuin et son pont.


    Le 4e corps (armée de Moselle) de Gerard doit quitter Philippeville à 3 heures du matin pour se rendre à Charleroi et arriver à la même heure que le 3e corps.


    L'Empereur sera à l'avant-garde sur la route de Charleroi, l'objectif étant "d'avoir passé la Sambre avant midi, et de porter l'armée à la rive gauche de cette rivière".

    Pour résumerEn fait l'Armée va forcer le passage sur la Sambre à Charleroi et marchera en trois colonnes:
     

    1. A gauche les 1er et 2e corps vers Thuin, Marchienne-au-Pont et Charleroi (42.000 hommes)
    2. Au centre, les 3e et 6e corps, la Garde et la Cavalerie vers Charleroi depuis Beaumont (60.000 hommes)
    3. A droite le 4e corps vers Charleroi depuis Philippeville ( 14.000 hommes)


    D'après l'ordre initial, plus de 100.000 hommes étaient censés traverser la Sambre par le seul pont de Charleroi, ce qui prend à priori une dizaine d'heures ! (2)

    En pratique, dans la journée du 15 juin, les mouvements prévus ont pris beaucoup de retard et certains ordres initiaux furent modifiés par Napoléon au cours de la journée. Les troupes avaient environ une trentaine de kilomètres à parcourir en 9 heures, par de mauvais chemins sinueux, pour arriver vers midi devant Charleroi.


    1. Les 25.000 hommes du 2e corps de Reille passèrent par Thuin, Lobbes, longèrent la Sambre jusqu'à Montignies en repoussant les avant-postes prussiens, puis arrivèrent à Marchienne-au-Pont à 11 heures. Le 2e léger s'empara du pont entre 12h et 13h, la traversée des quatre divisions d'infanterie et de la cavalerie par l'étroit pont pris plusieurs heures. La troupe prit ensuite position sur la route de Jumet (3).
     

    Le 1er corps d'Erlon (20.000 hommes) qui suivait prit beaucoup de retard, 2 divisions sur 4 traversèrent la Sambre à partir de 16h30, la 3ème resta à Marchiennes et la 4ème à Thuin comme prévu.

    2. La cavalerie légère de Pajol et Domont a effectivement reconnu et sécurisé le passage vers Charleroi dès 8h30, heure à laquelle la cavalerie se trouve à Marcinelle devant Charleroi, en attente de renfort d'infanterie.
     

    3. Napoléon et la Garde sont partis à l'aube vers l'est par Boussu-lez-Walcourt, Silenrieux puis Walcourt et Thy-le-Chateau et sont à 10 heures à Jamioulx.
    (De là il transmet des ordres peu clairs à Reille et d'Erlon afin qu'ils passent la Sambre, Reille à Charleroi et d'Erlon à Marchiennes, et prennent position sur la route de Charleroi à Mons).
    Il est devant Charleroi à 11 heures, le pont est pris à 12h30 par la Jeune-Garde,

    4. L'itinéraire du 3e et 6e corps était un chemin de Beaumont vers Donstienne, puis Ham-sur-Heure, le long de la rivière jusqu'à Jamioulx /Jamignon, puis Charleroi.
    Sans que l'on sache exactement pourquoi (4), Vandamme ne quitte le bivouac qu'à 7 heures, et arrive à Charleroi à 15 heures.
    Le 6e corps Lobau qui devait suivre se trouve également retardé, arrive à la nuit à Charleroi et ne traverse pas le soir du 15.

    5. A l'est, le 4ème corps de Gerard quitte Philippeville avec deux heures de retard(5) , à 7 heures, en direction de Charleroi, sans que l'on sache précisément par quel chemin, sans doute par Walcourt, Thy, Nalines ou peut être plus à l'est par Florennes(6) , Morialmé, Gerpinnes vers Chatelet. Le trajet d'une trentaine de kilomètre devait prendre une dizaine d'heures.
    A 15h30 Napoléon fit transmettre à Gérard l'ordre de traverser la Sambre plutôt à Chatelet et de se porter aussitôt vers l'avant en direction de Fleurus afin d'y rejoindre une partie de l'armée et d'attaquer un corps ennemi au niveau du bois de Lambusart, avant Fleurus. (voir ci-dessous)

    « En avant de Charleroi, 15 juin 1815, trois heures et demie.
    Monsieur le comte Gérard, l’Empereur me charge de vous donner l’ordre de vous diriger avec votre corps d’armée sur Châtelet, où vous passerez la Sambre et vous porterez en avant, en suivant la route de Fleurus, direction que l’empereur fait prendre en ce moment à une partie de l’armée, dans l’objet d’attaquer un corps ennemi qui s’y est arrêté en tête du bois de Lambusart. Si ce corps tenait encore après que vous aurez passé la Sambre, vous l’attaqueriez également. Rendez-moi compte de vos dispositions, et informez-moi si la 14e division de cavalerie est à votre suite ; dans ce cas, vous la feriez aussi avancer.»

     En fait les 14.000 hommes de Gerard n'arrivèrent qu'à 21 heures à Chatelet (4 heures de retard supplémentaire), et seule la 14e division de cavalerie traversa le soir même.

     

    matin du 15 Juin: mouvement vers Charleroi

    Nouvelle Carte du département de Jemappes ... / dessinée et gravée par Ph. J. Maillart et Soeur. Bruxelles, an VIII (1800).

     

     Notes & sources:

    (1) ordre 22053 dans "Correspondance de Napoléon 1er" tomme 28 - 281

    (2) ce pont faisait 8 mètres de large, une colonne d'infanterie de 6 hommes marchant de front pouvait traverser à la vitesse de 10.000 hommes par heure.

    (3) Logie J. "Waterloo, la campagne de 1815" - Bruxelles - 2003.

    (4) Plusieurs auteurs affirment que Wadamme n'avait pas reçu l'ordre de mouvement, l'officier qui en était porteur ayant fait une chute de cheval très grave, ce qui avait empêché sa mission.

    (5) Gérard avait dû attendre l'arrivée d'une de ses divisions qui n'avait pu atteindre Philippeville la veille.

    (6) Bien que devant initialement se diriger vers Charleroi, il semble qu'une ou plusieurs des divisions de Gérard aient pris l'itinéraire par Florennes: J. Logie (voir supra) rapporte que le général Bourmont commandant de la 14ème division d'infanterie quitta son commandement à Florennes et passa à l'ennemi avec les officiers de son état-major.

     

     

     

     2) les positions prussiennes

    La rive nord de la Sambre est occupée par les troupes du 1er corps prussien de von Ziethen dont le QG est à Charleroi.
     

    Depuis le 14 juin, celui-ci a placé ses avant-postes à Thuin, Ham-sur-Heure et Gerpinnes, constitués de quelques unités de la brigade Pirch.

    En premier échelon se trouvent deux brigades, à Charleroi (Pirch, deux bataillons) et à Fontaine-l'Evêque (Steinmetz), et deux brigades en retrait à Fleurus (Jagov) et Moustier (Henkel) près de Namur. La cavalerie est à Sombreffe. (voir carte)
    Trois divisions, de cavalerie (Collaert) et d'infanterie néerlandaises (Chassé et Perponcher), se trouvent au nord de la chaussée romaine Binche - Gambloux, entre Mons et Nivelles.

    Dès le matin du 15, lorsque l'offensive de Napoléon sur Charleroi est confirmée, Ziethen applique le plan prévu dans ce cas; le repli vers Fleurus et Sombreffe pour y attendre les autres corps d'armées prussiens en livrant des combats de retardement (7). La brigade de Pirch quitte Charleroi vers Sombreffe par Fleurus, mais la brigade Steinmetz quitte Fontaine-l'Evêque vers Sombreffe par Gosselies et Heppignies.

    Chacune des brigades dispose de 3 régiments d'infanterie de 2.500 combattants chacun ( 9 bataillons), 3 escadrons de cavalerie et une batterie d'artillerie de 8 pièces (8).

     

     

    15 Juin 1815: le mouvement vers Charleroi (3.00h - 12.00h)

    On peut noter que la Brigade prussienne n'est pas une unité équivalente à la Brigade française, elle regroupe alors 4 régiments d'infanterie et de cavalerie (contre deux en France),  des régiments à trois bataillons pleins, ce qui fait que la Brigade prussienne de 8.000 hommes équivaut plutôt à deux Divisions de Napoléon, une force d'un demi corps d'armée.

     

    Notes & sources:

    (7) dès le 5 Mai, Blücher lui avait fait écrire : "en cas d'attaque, vous attendrez à Fleurus le développement des manoeuvres de l'ennemi et vous donnerez au Duc de Wellington ainsi qu'à moi des nouvelles au plus vite"

    (8) selon Wagner A. : "La campagne de l'Armée Prussienne en Belgique en 1815 - Recueil des plans de combats et de batailles livrées par l'armée prussienne "- volume 4, campagne de 1815 (Berlin, 1825)

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  •  

    Le 10 juin 1815, l'Empereur annonce à la Chambre des représentants que la guerre est imminente et qu'il part prendre la tête de ses armées, " les mouvements des différents corps ennemis y rendent ma présence indispensable" (1).

    De fait il quitte Paris dans la nuit du 11 au 12 pour Laon, Avesnes et Beaumont où il établira son quartier général le 14 juin.

    La concentration des différents corps d'armées s'est faite en deux temps (2):

    Dès le 6 Juin, ordre est donné au  Général Gérard (4ème corps) de quitter Metz, de passer la Meuse et rejoindre Philippeville pour le 14 (220 km).

    Le 8 Juin, la Garde Impériale quitte Paris et Compiègne pour Avesnes-sur-Helpe (200 km), et le 9 Juin le 1er corps d'Erlon quitte Lille pour Maubeuge et Avesnes-sur-Helpe suivi par le 2ème corps de Reille qui passe de Valenciennes à Maubeuge.

    Puis le 6ème corps de Lobau quitte les environs de Laon pour Avesnes-sur-Helpe (80 km) et le 3ème corps de Vandamme se déplace de Mézière et Chimay à Maubeuge (100 km environ).

    Napoléon quitte Paris le 12 Juin à 4 heures du matin, il déjeune à Soissons et rejoint Laon le soir, que la Cavalerie de réserve de Grouchy n'a pas encore quitté. Le 13 au soir il est à Avesnes-sur-Helpe .

    Ces vastes mouvements de troupe ont été réalisés assez discrètement et rapidement de sorte que les Alliés ne soient pas en mesure d'anticiper l'axe d'attaque de Napoléon:  Avesnes, Maubeuge donc Mons leur semblait être la direction prévue...

    Mouvements de concentration de l'armée du nord - juin 1815

     

    Puis le 13, Napoléon dicte d'Avesnes les instructions qui précisent les positions à prendre le 14 (3):


    La Garde impériale bivouaquera autour de Beaumont.
    Le 1er corps d'Erlon prendra position à Solre sur Sambre
    Le 2e corps Reille se placera à Leers à la frontière (entre Solre et Thuin)
    Le 3e corps Vandamme se tiendra en avant de Beaumont
    Le 6e corps Lobau bivouaquera en avant de Beaumont
    La cavalerie de Grouchy bivouaquera aux environs de Walcourt
    L'armée de Moselle de Gérard (4e corps) prendra position en avant de Philippeville.

     

    Jusque là, l'axe d'attaque précis n'apparait pas forcément, bien qu'il s'agisse de passer par la Sambre : de Beaumont il est possible de rejoindre Mons par la chaussée pavée ou éventuellement Charleroi.

    La ligne de séparation entre les Prussiens et les Anglo-Néerlandais apparait comme étant plutôt l'antique chaussée romaine de Bavay vers Gembloux, que la chaussée Charleroi - Bruxelles. Si l'objectif de Napoléon était bien de séparer les deux alliés, la chaussée romaine aurait dû être l'axe d'attaque, partant de Bavay ou Maubeuge et passant au large de la place forte de Mons.
    Par rapport à Maubeuge ou Valenciennes, la concentration de troupes à Philippeville et Beaumont a pu plus facilement se faire à l'insu des alliés car la rive sud de la Sambre était une région très boisée à ce niveau.

    A partir du 12 juin Wellington à Bruxelles est informé de concentrations ennemies à Valenciennes et Maubeuge. Il n'apprend la présence du gros de l'armée française à Beaumont que le 14 à 21 heures. Les renseignements de Dörnberg (major général de la 3e brigade de cavalerie d'Uxbridge) restent confus, il est question de Maubeuge, Beaumont et Philippeville, le quartier-général du 1er corps de d'Erlon a été vu en route vers Solre-sur-Sambre. C'est manifestement Mons qui reste le point d'attaque le plus plausible pour Wellington.

     

    Notes & sources

    (1) Correspondance de Napoléon 1er, tome 28 - p271

    (2)La Tour d'Auvergne, E. de (Lieutenant-colonel prince). "Waterloo. Etude de la campagne de 1815". (Paris, 1870)
    (3) ordre 22049 dans "Correspondance de Napoléon 1er", tome 28 - p277

     

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  •  

     Voici ci-dessous les différents tableaux présentant la composition en Divisions, Brigades et Régiments, les effectifs, les commandements des différentes unités pour les Corps d'armées de Napoléon présents lors de la campagne de Belgique de juin 1815, selon les données publiées par H. de Mauduit (1).

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

    Le commandement  de la Réserve de Cavalerie ne fut confié au Maréchal Grouchy que le 15 Juin après le franchissement de la Sambre à Charleroi.

     

    Les Corps d'Armée de la Campagne de Belgique

    La "Vieille Garde" était ici constituée des quatre régiments de Grenadiers à pied, des quatre régiments de Chasseurs à pied, soit les deux divisions Friant et Morand, avec la cavalerie lourde et légère, (Grenadiers à cheval, Dragons et Chasseurs et Lanciers).  Les 3èmes et 4èmes régiments de Grenadiers et Chasseurs qui avaient été récemment ajoutés à la Garde en Avril et Mai 1815 furent appelés "moyenne" Garde(1).

    La "Jeune Garde" ne comprenait ici que 2 régiments de Tirailleurs et 2 régiments de Voltigeurs, contre 8 régiments de chaque et un régiment d'Eclaireur initialement prévus. En réalité, Davout ne réussi à recruter que 3 régiments de Tirailleurs et 3 de Voltigeurs, et deux régiments furent détachés en renfort en Vendée le 22 Mai (2).

     

     Notes & sources:

     (1) H. de Mauduit  "la Grande armée, ou Souvenirs, documents et Correspondance inédite de Napoléon en 1814 et 1815" (Paris, 2e édition. 1854).

    (2) H. Couderc de St Chamant: "Napoléon, ses dernières armées". (Paris, 1902) p400 à 407

     

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  •  

          Les troupes françaises engagées par Napoléon directement dans cette campagne de Belgique de 1815 ont été d'une part les 4 corps de l'Armée du Nord proprement dite: 

    1. Le 1er corps du Général D'Erlon, de 20.000 hommes, basés à Lille(1)
    2. Le 2ème corps du Général Reille, de près de 25.000 hommes, basés à Valenciennes(1)
    3. Le 3ème corps du Général Vandamme, de 17.000, basés à Chimay et Mézière
    4. Le 6ème corps du Général Lobau, de 10.000 hommes, basés autour de Laon

    d'autre part le 4ème corps du Général Gérard qui constituait l'Armée de Moselle, de 15.000 hommes, basés à Metz.

    ainsi qu'une Cavalerie de Réserve de 13.000 cavaliers, commandée par le Maréchal Grouchy et basée à Laon

    enfin, la Garde Impériale venue de Paris avec Napoléon, sous le commandement du Général Drouot, forte de 20.000 hommes, dont une cavalerie de 3.700 sabres,  et une artillerie de 1.200 hommes.

     

    1) Corps d'armée, Divisions, Brigades et Régiments...

    Les forces armées de terre françaises étaient depuis la réforme de 1764, réparties en Divisions, "grandes unités tactiques et administratives comprenant les trois armes et les services".
    En 1805, Napoléon avait créé un niveau de commandement supérieur, le Corps d'armée, regroupant trois ou quatre divisions d'infanterie, une  division de cavalerie, plus l'artillerie et le génie.


    En principe les troupes étaient organisées en "Compagnies" de 140 hommes, (Capitaine)

    le Bataillon (Colonel) d'environ 800 hommes théoriquement, regroupait 6 Compagnies
         2 compagnies "d'élite": la 2ème: les Grenadiers placés à droite
                                                 la 3eme: les Voltigeurs placés à gauche
         4 compagnies de Fusillers pour les régiments "de Ligne" ou de Chasseurs pour les régiments Légers.

    le Régiment (Colonel) comprenait 2 à 5 bataillons dont un bataillon de dépôt non engagé.

    une Brigade (Général de brigade, Maréchal de camp) comptait 2 régiments d'infanterie, soit "de Ligne" soit "Léger"

    enfin, chaque Division d'infanterie (Lieutenant-général, Général) regroupait 2 brigades d'infanterie et une unité d'artillerie plus le génie et train.

    Les différents Corps d'Armée étaient ainsi forts de trois ou quatre Divisions d'infanterie et d'une Division de cavalerie.


    La Cavalerie était organisée selon le même schéma, Division de 2 Brigades de 2 Régiments chacune, un régiment comptant 4 "Escadrons"  d'un centaine de Lanciers, Chasseurs, Hussards ou Cuirassiers.

    En 1815, les Bataillons ne comptaient que rarement plus de 600 hommes, les Régiments étaient pour la plupart à deux bataillons, soit 800 à 1000 hommes et officiers, ce qui permettait d'aligner des Divisions d'infanterie d'environ 4.500 hommes et officiers et des Divisions de cavalerie de 1.600 sabres environ.
    En comparaison, les Divisions d'infanterie anglo-alliées avaient une moyenne de 6.000 hommes et officiers.

     

    2) Les forces engagées en Belgique en Juin 1815


    Pour la Campagne de Belgique de juin 1815,  Napoléon pourra compter sur 20 Divisions d'infanterie (la Garde Impériale compte pour trois divisions) et 14 Divisions de cavalerie, pour près de 93.000 et 23.000 hommes respectivement, soit une force totale de 116.000 soldats.

    L'Armée du Nord de 1815

    Les effectifs de chaque division comprend également ceux des unités d'artillerie et du génie de chacune d'entre-elle.

     

    L'Armée du Nord de 1815

     Les effectifs reportés ici sont ceux publiés par le capitaine Hippolyte de Mauduit en 1854 (2) dans des tableaux très détaillés des différentes unités et des effectifs de chaque bataillon et escadrons pour les premiers jours de Juin 1815.

    L'ouvrage du Capitaine Henri Couderc de St Chamant publié en 1902 (3) détaille également les différentes unités des cinq corps d'armées et leurs effectifs sensiblement équivalents.

     

    Notes & sources:

    (1) La Tour d'Auvergne, E. de (Lieutenant-colonel prince). "Waterloo. Etude de la campagne de 1815". (Paris, 1870).  Selon cet auteur qui le reprends de Mauduit, le 1er corps venait de Lille, alors que les données de Couderc de St Chamant indique Valenciennes pour le premier corps.

    (2) Mauduit, H. de. : " Histoire des derniers jours de la Grande armée, ou Souvenirs, documents et "Correspondance inédite de Napoléon en 1814 et 1815" (Paris, 2e édition. 1854)

    (3) Couderc de Saint Chamant, H. :"Napoléon, ses dernières armées". (Paris, 1902)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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